La médecine de ville aura bientôt son plan blanc

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Les négociations en cours entre la Cnam et les libéraux à propos de l’exercice coordonné prévoient de donner aux CPTS une nouvelle mission : celle de préparer des plans d’action en cas de crise sanitaire. Explication.

La médecine de ville aura bientôt son plan blanc

Quoi de plus hospitalier qu’un plan blanc ? Une cellule de crise présidée par le directeur général, des opérations chirurgicales déprogrammées pour faire de la place en réa, du personnel rappelé sur ses temps de repos… Tout cela n’a pas grand-chose à voir avec le secteur ambulatoire. Et pourtant, la crise épidémique actuelle montre bien qu’en cas d’urgence sanitaire, la ville doit, elle aussi, être mobilisée et coordonnée. D’où l’idée de confier ce rôle aux Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). C’est la solution qui est en train de prendre forme dans le cadre des négociations entre la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) et les professionnels de libéraux sur l’exercice coordonné, qui doivent se conclure d’ici la fin du mois.
 
Lors d’une conférence de presse en ligne avec les membres de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le directeur de la Cnam Thomas Fatome a donné le 18 novembre dernier quelques précisions à ce sujet. « Il s’agirait de budgets complémentaires qui se présenteraient en deux blocs, a-t-il expliqué. Un bloc de base viserait à permettre aux membres de la CPTS de construire ce plan blanc ambulatoire, et un deuxième bloc se déclencherait dès lors que l’ARS considère qu’on est en crise sanitaire. » D’après Claude Leicher, président de la Fédération des CPTS (FCPTS), les montants envisagés vont, selon la taille de la CPTS, de 25 000 à 50 000 euros pour le premier bloc et de 37 000 à 75 000 euros pour le deuxième.
 
Des sous pour financer quoi ?
 
Reste à savoir ce que cette manne permettrait de financer concrètement. Pour le premier bloc, c’est assez simple. « Cela nous donnerait de quoi rémunérer le temps de travail pour les coordonnateurs et les gestionnaires de CPTS », qui seraient fortement mobilisés dans l’élaboration des plans blancs ambulatoires, explique Claude Leicher. Quant au second bloc, tout dépend bien entendu de la nature de la crise. Dans le cas d’une épidémie comme celle que nous sommes en train de connaître, le président de la FCPTS imagine par exemple que disposer d’un tel financement aurait permis de rémunérer les bénévoles qui ont travaillé dans les centres covid, ou de passer un contrat avec un établissement de santé voisin pour constituer au préalable des stocks de masques et autres blouses.
 
Reste à savoir si les propositions de l’Assurance maladie seront du goût des syndicats qui sont autour de la table. « En ce qui nous concerne, cela nous paraît être des sommes intéressantes, et nous y sommes favorables », glisse Claude Leicher. Sauf que la FCPTS n’est pas partie aux négociations. Et que les élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) approchant, les syndicats pourraient être poussés à la surenchère. Réponse dans les semaines qui viennent.
 

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