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« Nous constatons qu’il y a un consensus sur les majeurs et qu’on ne retrouve pas le même consensus sur les mineurs », a déclaré Lionel Collet, président de la HAS, lors d’une conférence de presse. Il a précisé que les travaux sur les recommandations pour les mineurs commenceraient « début 2026 ».
En revanche, l'autorité indépendante a publié ses recommandations pour les personnes majeures souhaitant une transition de genre. Un avis très attendu par les associations de défense des droits LGBT', qui alertent régulièrement sur les nombreux obstacles dans les parcours de soins.
« Concernant la prise en charge chirurgicale, la HAS recommande de répondre aux demandes de chirurgie des personnes trans », peut-on lire dans l’avis.
Un soutien psychologique, pas une évaluation psychiatrique systématique
La HAS souligne également que « les conditions d’accès à des soins de qualité restent très hétérogènes sur le territoire », ce qui expose les personnes concernées à un risque « de renoncement aux soins », « d’automédication » ou de troubles mentaux « pouvant aller jusqu’au suicide ».
Elle insiste sur l’importance de « délivrer une information préopératoire claire, loyale et adaptée sur les modalités chirurgicales, les risques (à court ou moyen terme) et le caractère de certains actes pour lesquels un délai de réflexion est prévu, afin de permettre à la personne de donner son consentement éclairé ».
« Un avis psychiatrique systématique n’est pas recommandé » mais « un soutien psychologique peut être apporté selon les besoins de la personne », a précisé Claire Compagnon, présidente de la commission des recommandations de la HAS. Lors de la même conférence de presse au siège de la HAS à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), elle a rappelé que les soins de transition ne sont « pas un confort mais un enjeu vital ».
Ce qu'il faut retenir pour les médecins dans la prise en charge des transitions de genre
• Le médecin généraliste en première ligne : il peut accueillir toute demande, coordonner le parcours, assurer le suivi hormonal, voire initier la prescription s’il est formé.
• Fin de l’évaluation psychiatrique systématique : l’autodétermination prime, un accompagnement psychologique est proposé selon les besoins.
• Un référentiel commun pour tous les soignants impliqués : généralistes, endocrinologues, gynécologues, chirurgiens, etc.
• Encadrement des prescriptions hormonales : évaluation personnalisée des risques et consentement éclairé sont essentiels.
• Accès à la chirurgie facilité : possible sans filtre préalable, avec une information claire et un éventuel délai de réflexion.