A la Clinique Mutualiste de la Porte de l’Orient, le bloc a la main verte

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Diminution des DASRI, revalorisation des déchets, développement de l’usage unique… À la Clinique Mutualiste de la Porte de l’Orient, le bloc opératoire est devenu éco-responsable. Anne Daoudal, chirurgienne à l’origine de ce projet, nous raconte.

A la Clinique Mutualiste de la Porte de l’Orient, le bloc a la main verte

La Clinique Mutualiste de la Porte de l’Orient voit la vie en vert. Depuis le 1er janvier dernier, cet établissement a ouvert son bloc opératoire éco-responsable. « C’est un bloc où on essaie au maximum de trier les déchets, d’optimiser les filières de revalorisation et de diminuer les DASRI, détaille le Dr Anne Daoudal, chirurgienne vasculaire à l’origine de ce projet. Notre objectif est de diminuer trente tonnes d’équivalent carbone par an ».

Une idée ambitieuse qui germe dans son esprit, et dans celui de son confrère anesthésiste Antoine Roisne, dans le courant de l’année 2019. Lassés de voir les déchets s’amasser au bloc, les deux praticiens à la fibre verte s’interrogent. « Nous nous sommes simplement dit que nous faisions du tri à la maison, mais rien au travail », se remémore Anne Daoudal. Un problème de taille lorsqu’on sait que chacune de leur intervention chirurgicale produit en moyenne la même quantité de déchets qu’une famille de quatre personnes en une semaine.

Fonctionnement, habitude, aménagement, consommation, tri, produits… Tout mérite alors d’être repensé. Un projet conséquent qui obtient le soutien de sa direction, mais également de ses collègues. « Brancardier, cadre de bloc… Pour que chacun puisse proposer ses idées, nous avons créé un groupe de travail avec un représentant de chaque profession du bloc », détaille la chirurgienne, qui a alors été surprise de constater l’engouement de ses collègues. « 95 % des acteurs du bloc ne demandaient que ça. »

Une mobilisation qui a permis à de nombreuses actions concrètes de voir le jour. Au programme notamment ? Une diminution importante du nombre de DASRI, dont la destruction est, rappelons-le, très productrice de gaz à effet de serre. « Nous sommes passés de 33 tonnes en un semestre, à 27 », se félicite-t-elle. Un cheval de bataille accompagné de la création d’une zone de tri pour les déchets hors-DASRI.  « L’entreprise de réinsertion La Feuille d’Érable récupère notre papier sécurisé, notre papier tout court ou encore nos bouchons », énumère celle qui ajoute que leur métal à usage unique prend, lui, la direction des locaux de l’association « Les petits Doudous de Scorff ». « Pinces métalliques, lame de laryngoscope, instruments hors d’usage…. Depuis le début de l’année, nous leur avons fourni 80 kilos de métal ». Des avancées notables couronnées de l’achat de calots réutilisables. « Les DASRI sont très chers à détruire. En diminuant leur nombre, la Clinique a fait des économies que nous avons réinvestis dans cet achat », confie la chirurgienne, pragmatique.

Un grand chamboule-tout (mais pas des soins) qui participe au moral des troupes. « Ça a motivé tout le monde de voir rapidement des retombées, livre Anne Daoudal. Nous sentons vraiment que nos collègues sont fiers de participer à ce projet vertueux ». Fort de cette première réussite, Anne Daoudal souhaite désormais déteindre sur le reste de l’établissement. « L’idée est d’étendre ce projet à tous les autres services ». 

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