Jusqu’à 34 % du revenu : le coût insoutenable de la santé pour les ménages les plus pauvres

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Les actifs en emploi consacrent une plus grande part de leurs revenus aux dépenses de santé que les retraités, du fait des cotisations pour financer l'assurance maladie obligatoire, selon des chiffres de la Drees. Quant aux ménages les plus modestes, cette part peut atteindre plus d'un tiers de leurs revenus. 

Jusqu’à 34 % du revenu : le coût insoutenable de la santé pour les ménages les plus pauvres

© Midjourney x What's up Doc

 

Selon ces chiffres publiés jeudi, en 2019, les dépenses pour soins de santé (reste à charge, primes versées aux complémentaires santé, cotisations sociales maladie, CSG et taxes finançant l'assurance maladie obligatoire) représentaient en moyenne 15 % du revenu des actifs très modestes en emploi, contre 14 % pour les retraités très modestes.

Mais cet écart entre actifs et retraités s'accentue au fur et à mesure que les revenus progressent : chez les actifs en emploi très aisés, le taux d'effort moyen pour la santé atteint les 18 %, alors qu'il n'est plus que de 11 % pour les retraités très aisés.

La Drees note par ailleurs une nette surreprésentation des ménages modestes dans les 1 % de ménages qui font le plus gros effort financier pour leur santé : ils dépensent en moyenne 34 % de leurs revenus pour leur santé (contre 15 % pour l'ensemble des ménages), acquittant notamment un reste à charge moyen de 2 400 euros par an.

Plus on est pauvre, plus on paie

« Les taux d'effort les plus extrêmes » pour la santé « sont acquittés par des ménages souvent modestes, parfois retraités, parfois en affection de longue durée (ALD) et ayant peu recours à la complémentaire santé solidaire », souligne ainsi la Drees.

Ces ménages « sont en général confrontés à des dépenses de santé élevées mal couvertes, notamment en dentaire, ou ont des revenus faibles dans lesquels primes et reste à charge prennent un poids important », selon la direction statistique.

Les calculs de la Drees portent sur l'année 2019, avant l'entrée en vigueur du 100 % santé qui a pour but un reste à charge nul pour un ensemble d'équipements audio dentaires et optiques.

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Mais malgré l'entrée en vigueur de la réforme, les restes à charge « pourraient néanmoins se maintenir à un niveau élevé » pour les 1 % de ménages dépensant le plus, selon des travaux en cours, « le recours aux équipements couverts à 100 % n'étant pas systématique ».

Avec AFP

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