Samedi 15 août paraissait une étude dans l’Asian Journal of médecine and health qui n’était ni plus ni moins un canular destiné à dénoncer les revues dites prédatrices, comme, justement, AJMH, selon les auteurs de cette fausse étude (doctorant en biochimie Rebeaud, Dr Ruggieri et Florian Cova). Cet article présentait le résultat de trois études dont les deux premières se penchent sur le nombre d’accidents de trottinettes en France, en relation avec la consommation d’hydroxychloroquine et d’azithromycine. Pour arriver à la conclusion suivante : La combinaison HCQ et azithromycine devrait être utilisée pour "prévenir les accidents de trottinettes dans le monde", voire "tous les problèmes du monde ». Le texte, qui a été dépublié une trentaine d’heures après sa publication, a provoqué l’hilarité générale, et est encore lisible ici. Le but recherché : dénoncer ces revues « prédatrices », qui publient sans vérification n’importe quel auteur, contre monnaie sonnante et trébuchante. Mais cette blague internationale n’a pas plus à tout le monde. En effet, dans les remerciements, les auteurs ont cité, entre autres, la députée et psychiatre Martine Wonner, auteur d’une étude controversée sur l’hydroxychloroquine parue dans AJMH, mais aussi Joachim Son Forget qui, lui, n'a pas publié dans le AJMH. Cette « dédicace » n’a pas du tout plu à Joachim Son Forget, qui a décidé de saisir l’université des deux auteurs pour demander le retrait illico presto de cette fausse étude ainsi que des excuses publiques :
J'ai écrit aux recteurs ou doyens des universités des auteurs du faux article sur le COVID-19 et l'hydroxychloroquine afin d'exiger un retrait et des excuses publiques. Si cette situation ne s'arrange pas à l'amiable, je continuerai mon combat pour défendre mon intégrité.
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) August 17, 2020
Il en a également profité pour s’attaquer aux auteurs et thuriféraires de cet article, sous différents angles, notamment en dénonçant chez certains d’entre eux des préjugés de classe :
Ces gens soi disant anti fake med ont du mepris de classe. https://t.co/BQYoDNFQe3
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) August 17, 2020
De fait, Joachim Son Forget reproche aux auteurs de ce canular d’avoir affirmé qu’il publiait dans des revues prédatrices :
Un courrier officiel vient d'être adressé à la rectrice de l'@unil, avec en copie les responsables de la faculté également concernés. https://t.co/pl2N8ZXqpy
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) August 16, 2020
Parfois en termes plutôt fleuris :
En résumé: allez vous faire voir les soi-disant #antifakemed #fakemed, vous êtes la honte de la science, des graines moisies de neo-fascisme, vous incarnez l’inverse de ce que vous croyez être. Vous nuisez à la collectivité, à la vérité et au vivre-ensemble. https://t.co/tULDk8R9SK
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) August 15, 2020
Le Spilf a aussi été mis en garde par Joachim Son Forget, pour l’avoir accusé d’avoir publié dans des "revues prédatrices » :
Cette précision n'annulant pas le 1er tweet, n'est venue qu'après que je vous ai averti que je réfléchissais à une plainte concernant votre tweet diffamatoire m'accusant de publier dans des revues prédatrices. Personne n'est dupe bande de roquets. https://t.co/WObqP0FA6r
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) August 16, 2020
Nous alertons officiellement sur les publications ds des revues prédatrices des députés @sonjoachim @MartineWonner
Belle démonstration que ces revues publient n'importe quoi si on paye :https://t.co/RF2APlUiPL@VillaniCedric Qu'en pense office intégrité @AssembleeNat ?
— SPILF (@SPILF_) August 16, 2020
Bref, les choses semblent s’apaiser depuis le retrait de l’article. Une histoire qui laissera des marques, néanmoins.