Gros bazar chez les jeunes médecins britanniques

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Un bug informatique crée la panique

 Gros bazar chez les jeunes médecins britanniques

Plusieurs centaines de junior doctors britanniques, qui venaient de se voir offrir leur premier poste stable, ont appris il y a dix jours qu'une erreur informatique obligeait l'administration à reprendre la procédure de recrutement à zéro. Un drame pour beaucoup d'entre eux, qui avaient commencé à organiser leur nouvelle vie : déménagement, changement de job du conjoint, etc.

Certains en France ne manqueront pas de voir dans cet incident l'exemple de ce qui peut arriver de pire dans un système de santé centralisé. Mais au Royaume-Uni, les jeunes médecins concernés n'ont probablement pas le loisir de réfléchir en des termes si politiques : les plans qu'ils avaient faits pour les prochaines années viennent de s'évaporer en un clic.

Tout a commencé le 4 mai dernier, quand 1 500 junior doctors ont reçu un message. Ceux-ci s'apprêtaient à prendre en août prochain un poste de registar, équivalent de notre troisième année d'internat. Hélas, le Royal College of Physicians, qui supervise la formation des médecins, les informait qu'il y avait un petit hic dans la procédure d'attribution des postes.

Lors de la migration d'un logiciel à un autre, certains candidats s'étaient en effet vus attribuer des notes d'évaluation (et donc des offres de poste) qui ne correspondaient pas à leur situation. Ils allaient donc devoir revoir un peu leur organisation, et pour eux, cela pouvait avoir des conséquences importantes.

Quand on vous retire le tapis sous les pieds

« Pendant plusieurs années, j'ai bougé de contrat en contrat en tant que junior doctor, et l'idée d'avoir un boulot stable pendant cinq ans était géniale », déclarait ainsi à la BBC Rupert Simpson, qui risque de voir un poste de cardiologue à Londres lui échapper. « Je me marie le mois prochain, ma fiancée vit et travaille à Londres, et ce sera très difficile pour nous si je n'ai pas une autre proposition à Londres. »

ll faut dire que pour certains des médecins concernés, le bug pourrait signifier de gros problèmes : la presse anglaise se fait notamment l'écho de cas où les conjoints avaient démissionné de leur poste pour suivre un jeune médecin dans sa nouvelle ville d'affectation. « C'est particulièrement désagréable et énervant de voir qu'on nous retire le tapis sous les pieds juste parce que quelqu'un a fait une erreur dans un tableur », résume Rupert.

Du côté du Royal College of Physicians, on se confond en excuses, mais on n'a d'autre choix que de relancer la procédure. En fin de semaine dernière, une première vague de nouvelles offres a commencé à être présentée, et une seconde est intervenue cette semaine. Mais en attendant, pour Rupert et les autres, une expression revient sans cesse dans les gazettes anglaises : « C'est le brouillard total ».

Source:

Adrien Renaud

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