Grève le 30 juin : confédérations et syndicats de médecins ne lâchent rien

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Non satisfaits des négociations actuelles dans le cadre du Ségur de la Santé, de nombreuses organisations ont appelé à faire grève le 30 juin pour la défense des hôpitaux et des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux. 

Grève le 30 juin : confédérations et syndicats de médecins ne lâchent rien

Après le succès de la journée d'action du 16 juin (lire ici notre reportage), qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans toute la France, dont 18 000 personnes à Paris, plusieurs syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa, Unsa, SNPI, CFE-CGC, Amuf) et collectifs de soignants (Inter-Hôpitaux, Inter-Urgences, Inter-Blocs, Printemps de la psychiatrie, Coordination nationale des CDHMP) ont appelé dans un communiqué commun à une nouvelle mobilisation le 30 juin. Objectif : la défense des hôpitaux et des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

Il s’agira notamment de peser sur la négociation salariale dans le cadre du Ségur de la Santé. Olivier Véran a proposé aux syndicats six milliards d’euros pour les hôpitaux, les établissements médico-sociaux publics et les établissements privés. Cette somme inclut une augmentation générale des salaires, une refonte des primes et des hausses ciblées sur certaines professions, notamment les catégories soignantes (infirmiers, aides-soignants) et médico-techniques (techniciens de laboratoire, manipulateurs radio). Mais elle ne prend pas en compte la revalorisation des salaires des praticiens hospitaliers.

Le compte n’y est toujours pas

Selon une responsable de la Fédération hospitalière de France (FHF), six milliards est « une somme importante ». Sauf que la FHF avait évalué les besoins à 5,5 milliards d’euros, mais pour le seul secteur public. Il reste donc « à travailler, négocier et s’accorder sur le périmètre et la répartition », a-t-elle insisté.

Par ailleurs, pour certains syndicats ou collectifs (comme le CIH) qui revendiquent une « revalorisation générale des salaires » d’au moins 300 euros net par mois dans les établissements publics, le compte n’y est toujours pas.

Quant au Snphare (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi), il a également déposé un préavis de grève pour la journée du 30 juin. Consacré aux carrières et aux rémunérations, le premier pilier du Ségur semblait pourtant s’engager vers « une négociation constructive » pour le syndicat qui a vécu la réunion du 23 juin 2020 comme « une douche froide ».

Une insulte aux professionnels de santé ?

Alors qu’un chiffrage et un calendrier de mesures immédiates et à moyen terme devait être communiqué, « seules des propositions nébuleuses et occultant des pans entiers des demandes des syndicats pour les praticiens ont été apportées », regrette le Snphare qui résume ainsi la problématique : « L’attente était forte, la promesse était un chiffrage et un calendrier, le résultat est une copie blanche ! »

Pour le syndicat, il s’agit donc d’une « insulte aux professionnels de santé, un mépris indigne de nos dirigeants ». Il exige donc :

- l’ouverture de réelles négociations, pilotées par un leader mandaté pour prendre des décisions et des engagements au nom de l’Etat
- un chiffrage de l’enveloppe budgétaire mobilisable
- un calendrier fiable et opposable pour ces négociations prenant en compte les contributions du Snphare aux quatre piliers du Ségur

Enfin, dans un communiqué commun daté du 25 juin, plusieurs organisations (APH, Avenir hospitalier, CPH, Jeunes Médecins…) ont également déposé un préavis de grève pour la journée du 30 juin. Pour les syndicats, la réponse du gouvernement face à la crise qui secoue le monde hospitalier est « totalement insuffisante ». Ils exigent donc des mesures en faveur de l’attractivité des carrières médicales et non médicales hospitalières.

Le sit in des Padhue maintenu

Par ailleurs, de nombreux Padhue du groupe SOS Padhue de France affirment maintenir le sit in le 30 juin prochain. Ils demandent la publication le plus tôt possible du décret issu de l’article 70 de la loi du 24 juillet 2019. Sans cesse repoussé depuis juillet 2019, ce décret permettrait d’accorder une autorisation d’exercice à plusieurs milliers de Padhue.

Last but not least, une autre mobilisation est aussi envisagée le 14 juillet, alors que le gouvernement a prévu de rendre hommage aux soignants en ce jour de fête nationale. Les syndicats entendent ainsi « maintenir la pression sur le « Ségur de la santé », qui doit concrétiser d’ici mi-juillet le « plan massif » promis par Emmanuel Macron afin d’améliorer le quotidien des soignants et l’accueil des malades ».

 

Le Syngof  appelle à la grève
« Les hôpitaux ont besoin de médecins, or compte tenu des conditions actuelles d’exercice, ceux-ci les fuient… », estime dans un communiqué daté du 25 juin le Syngof (Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France) qui appelle tous les gynécologues et obstétriciens hospitaliers à participer à la grève du 30 juin.
La gynécologie obstétrique serait particulièrement concernée par cette pénurie, « avec 25% des postes vacants, le recours massif à des intérimaires et des maternités fragilisées par des équipes incomplètes et instables ». Quant au Ségur, il se révèle être « un simple moyen de contenir l’exaspération des praticiens hospitaliers jusqu’à l’été… aboutissant fin juin à l’absence de toute avancée significative et concrète », selon le Syngof.

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