Grève des junior doctors anglais : c’est l’escalade

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Deuxième jour de grève totale chez les Anglais

Grève des junior doctors anglais : c’est l’escalade

Cela fait plusieurs mois que les junior doctors se dressent contre le gouvernement britannique, et depuis deux jours le mouvement se durcit. En cause ? Une augmentation du salaire de base qui ne compenserait pas la perte de certaines plages horaires payées en heure sup’.


Le conflit dure, et il se durcit. Voilà des mois que les jeunes médecins anglais sont en lutte avec leur gouvernement à propos de leur contrat de travail. Les discussions sont dans l’impasse, et les praticiens ont décidé de sortir l’artillerie lourde : la première grève totale de leur histoire.

Appelés à la mobilisation, les junior doctors (un statut qui va bien au-delà de notre internat, et qui regroupe environ un tiers de la profession outre-Manche) ont massivement répondu à l’appel : d’après le NHS lui-même, 78 % de ceux qui étaient de service hier ne se sont pas rendus sur leur lieu de travail. Et la grève continue aujourd’hui.

Malgré le taux de participation impressionnant, le gouvernement ne semble pas vouloir céder. Jeremy Hunt, secrétaire à la santé en charge de la réforme, a même déclaré hier à la BBC que le contrat qu’il proposait était « juste », et que la réaction des médecins était « disproportionnée ».

Démission en direct

Pour mémoire, ce contrat leur propose une augmentation du salaire de base contre une réduction des plages horaires payées en heures sup’. Les négociations ayant été rompues, le gouvernement a l’intention de l’imposer à partir de l’été.

La situation devient dramatique, et la presse anglaise multiplie les témoignages de junior doctors menaçant de choisir un autre métier si le contrat prend effet. L’un d’entre eux a même démissionné en direct à la télévision : il a annoncé qu’il allait se consacrer aux démarches légales entamées contre le gouvernement, présentant cette décision comme « une obligation envers ses patients ».

Il est difficilement envisageable pour Jeremy Hunt de ne pas faire un geste face à une grève qui, pour l’instant, n’a pas réussi à désorganiser les soins, mais dont les sondages montrent qu’elle a le soutien de la population.

Difficile donc pour le secrétaire à la santé britannique de sortir de la crise sans perdre la face. Alors, cédera, cédera pas ?

Source:

Adrien Renaud

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