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C’est la saison… des grèves ! Et pas seulement pour les retraites ! Le 14 novembre, c’était les hospitaliers qui défilaient dans Paris… Et le 10 décembre, les internes se mettaient en grève illimitée. Voilà maintenant que l’assemblée générale de MG France, principal syndicat de médecins généralistes, a décidé d’une grève de l’ouverture des cabinets de ville le 14 décembre. Raison du courroux : la mise en place en septembre dernier, par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, d’un service d’accès aux soins (SAS). « Ce service d’accès aux soins est un défi pour les professionnels de santé ambulatoires parce qu’il s’agit d’une responsabilité collective territoriale qui n’entrait pas jusqu’à maintenant dans le cadre de leurs missions », écrit le syndicat de médecins généralistes. Mais de quoi s’agit-il donc ? Ce SAS sera un centre d’orientation dans le système de santé : il permettra, grâce à un numéro d’appel, de guider les patients, qui à l’hôpital, qui chez le médecin généraliste, qui chez le spécialiste. « L’objectif est de définir un nouveau service d’orientation et de guidage dans le système de Santé, simple et facilement accessible », écrivait le ministère de la santé, en octobre dernier.
SAS ou 117 117 ?
Ce nouveau service devrait être opérationnel en juin prochain. Quoi qu’il en soit, il suscite des interrogations chez les syndicats de médecins libéraux. Dans un communiqué commun, ils avaient plaidé pour que, parallèlement au déploiement de ce SAS, soit généralisé le numéro 116 117, actuellement expérimenté dans 3 régions. Ce numéro est à disposition des patients pendant les permanences de soins ambulatoires, lorsque les cabinets seront fermés. Les syndicats de médecins généralistes demandent donc de pérenniser le 116 117 pour les appels non urgents, et de réserver le SAS pour les prises en charge urgentes.
En tout état de cause, MG France constate que la responsabilité du SAS devrait échoir à la médecine libérale, sans pour autant qu’on lui accorde plus de moyens pour répondre à cette nouvelle demande. « Sans moyens disponibles pour la régulation, l’organisation d’un service d’accès aux soins ambulatoires est un marché de dupes. Sans aménagement des horaires, comment penser que les généralistes pourront dégager le temps nécessaire pour libérer des créneaux dans des emplois du temps chargés ? » En l’absence de réponse des pouvoirs publics, MG France lance donc une grève des cabinets samedi prochain 14 décembre, comme pour préfigurer ce « qui arriverait si les médecins généralistes n'étaient plus en mesure d'assumer la continuité des soins ». Le syndicat de médecins généralistes « appelle les autres syndicats médicaux à rejoindre ce mouvement national de grève dès le début de l’année 2020 ». Est-ce le début de la grève générale dans le monde de la santé ?