Grave accident médical à Bourges

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Un patient de 60 ans est décédé en janvier dans le centre hospitalier de Bourges, suite à une opération de la prostate qui, selon le rapport de l'anesthésiste, aurait tourné à la « boucherie ». Une plainte pour homicide volontaire a été déposée.

Grave accident médical à Bourges

C’était une opération tout ce qu’il y a de plus banale. En janvier, à l’hôpital Jacques-Cœur de Bourges, un patient de 60 ans en bonne santé est pourtant décédé des suites d’une résection transurétrale de prostate. Une intervention qui, selon les mots de l’anesthésiste, relayés par APM News, aurait tourné à la « boucherie ».

Le chirurgien mis en cause par ses collègues

Arrivé « agité, en colère » au bloc, l’urologue s’en serait pris à une infirmière, critiquant un « matériel de merde », avant de pratiquer la résection de façon « brutale ». Alors que le chirurgien « hurle », la décision aurait été prise d’endormir le patient. L’intervention s’est poursuivie, conduisant à des pertes de sang « effroyables », poursuit l’anesthésiste dans son rapport d’intervention écrit le lendemain, précisant que le chirurgien n’a pas pratiqué d’hémostase. Le patient décédera d’un arrêt cardiaque au bloc.

Dans son compte-rendu, le chirurgien évoque au contraire un « effort considérable d’hémostase ». Joint par Le Parisien, il se défend de toute faute, estimant « avoir tout fait dans les règles de l'art », et se déclare « très touché par ce qui est arrivé ». Ses antécédents professionnels restent flous. Dans un courrier collectif adressé à la direction de l’hôpital, les sept anesthésistes de l’hôpital rapportent quant à eux des « dérives » de comportement.

Plainte pour homicide involontaire

L’affaire a été présentée par le chirurgien comme un simple aléa thérapeutique à la famille du patient. Ce n’est que quelques semaines après le décès que la fille du patient aurait appris que le chirurgien avait été interdit de bloc. La famille se procure alors le dossier et, découvrant les faits, décide de porter plainte pour homicide involontaire. Entre temps, le patient décédé a été incinéré, ce qui empêche toute autopsie.

Une information judiciaire a été ouverte et l’ARS a été saisie par la direction de l’hôpital. La responsabilité pénale du chirurgien est ici en jeu. L’enquête devra déterminer s’il a commis une faute, auquel cas il pourrait être condamné à une forte amende voire une peine d’emprisonnement. L’indemnisation de la victime sera aussi à sa charge. L’hôpital, accusé par la famille d’avoir voulu « étouffer l’affaire » en se faisant prier pour communiquer le dossier complet, pourrait aussi être mis en cause.

L’avenir dira si au bout de la procédure, l’affaire se retrouve dans la rubrique « Carton rouge » d’un prochain What’s up Doc.

Avec APMNews

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