Fadila Khattabi, ministe déléguée, du franc-parler pour porter la voix des personnes handicapées

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La députée Renaissance Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales qui a joué un rôle important dans l'examen de la réforme des retraites, entre au gouvernement, chargée des Personnes handicapées.

Fadila Khattabi, ministe déléguée, du franc-parler pour porter la voix des personnes handicapées

© Capture Vidéo France 3 

Le portefeuille de ministre déléguée était jusqu'ici détenu par Geneviève Darrieussecq, ministre MoDem qui doit quitter le gouvernement.

"On ouvre les chakras", répétait à l'envi Fadila Khattabi pour tenter de calmer les parlementaires de sa commission surchauffée par les débats sur la réforme des retraites, adoptée au forceps au printemps.

Une séquence qui lui a valu la gratitude de son camp, mais aussi de très fortes critiques de l'opposition. Celle-ci lui a reproché sa façon de repousser une série d'amendements de la gauche avant leur examen, lors de la tentative d'abrogation de la réforme. Elle avait aussi à l'époque reçu des lettres d'insultes racistes et de menaces.

Tantôt "cash", tantôt blagueuse, tantôt professorale, Fadila Khattabi, 61 ans, est une ancienne enseignante d'anglais. Native de Montbéliard, elle a grandi dans le Doubs avant d'aller faire ses études d'anglais à Dijon. Issue de la gauche, elle a été l'ancienne vice-présidente socialiste du conseil régional Bourgogne.

Tantôt "cash", tantôt blagueuse, tantôt professorale, Fadila Khattabi, 61 ans, est une ancienne enseignante d'anglais

Élue à la Région en 2004, puis réélue en 2010, elle s'était mise en retrait de la vie politique en 2015 après avoir échoué à monter une liste socialiste dissidente associée au MoDem aux élections régionales.

Elle entre à l'Assemblée en 2017 en tant que députée de Côte-d'Or sous la bannière LREM, à la faveur de l'entrée en force des marcheurs après l'élection d'Emmanuel Macron, en battant assez largement un candidat FN.

Elle est en revanche réélue de justesse en 2022 face à une candidate Nupes (à 66 voix près).

Outre son rôle dans la réforme des retraites, elle a également été à l'initiative d'une loi pour encadrer plus strictement les centres de santé sur le territoire.

Ce texte faisait suite notamment aux scandales Dentexia - des centres dentaires low cost liquidés après de nombreuses plaintes de patients - et Proxidentaire, où des dizaines de patients avaient dénoncé des mauvais traitements, des mutilations et des abus financiers.

Le 13 juillet, le média Dijon Actualités a relaté une condamnation de la députée par le conseil des prud'hommes de Dijon le 23 juin, information également publiée par Mediapart jeudi dans la foulée de sa nomination au gouvernement.

Rien à dire. Les critères d’entrée au gouvernement Borne étaient parfaitement respectés"

La décision, relayée par ces médias et consultée hier par l'AFP, impose à Fadila Khattabi à verser des dédommagements à une ancienne collaboratrice, 6 522 euros "à titre de rappel de salaire pour des heures supplémentaires" et 300 euros de dommages et intérêts "pour non-respect des durées maximales de travail et des temps de repos".

Le conseil des prud'hommes a en revanche débouté l'ex-collaboratrice requérante de sa demande de prononcer la nullité de sa rupture conventionnelle.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/cest-vote-le-senat-sert-la-bride-des-centres-dentaires-et-ophtalmo-soumis-desormais-un

Dans un communiqué, l'Union Syndicale Solidaires de Côte-d’Or a qualifié sa nomination de "nouvel affront aux millions de travailleuses et de travailleurs".

Fadila Khattabi n'était pas disponible pour réagir à ces articles hier soir selon son entourage. "Rien à dire. Les critères d’entrée au gouvernement Borne étaient parfaitement respectés", a ironisé sur Twitter le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Avec AFP

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