
Dr François-Xavier Moronval, Doc FX.
© DR
What's up Doc : Quel est votre parcours professionnel et quelle a été votre motivation initiale pour rejoindre les réseaux sociaux ?
Dr François-Xavier Moronval : Médecin urgentiste à Épinal, j’ai lancé ma chaîne YouTube il y a 2 ans pour expliquer au grand public le fonctionnement des urgences. Ça a commencé par « Pourquoi on attend aux urgences ? ». J’étais sur X à l’époque de Twitter, mais j’ai préféré YouTube. Ce n’est pas du buzz, c’est plus durable, plus adapté à des contenus pédagogiques. Avec Instagram, TikTok ou X pour la promo.
« Pas de cadreur, pas de script, pas de budget. Je tourne avec un trépied, un microcravate et beaucoup d’improvisation »
Comment procédez-vous ?
FX M. Pas de cadreur, pas de script, pas de budget. Je tourne avec un trépied, un microcravate et beaucoup d’improvisation. J’ai finalement aménagé une pièce de la maison en studio, histoire de libérer le salon. Je tourne parfois 3 vidéos d’affilée, avec un montage simplifié pour tenir le rythme.
Comment conciliez-vous votre métier et votre présence en ligne ?
FX M. Les vidéos représentent 15 heures par semaine en plus de mon travail aux urgences. C’est intense, mais je m’organise pour préserver la qualité des contenus comme celle de mon travail et de ma vie de famille.
« Mes collègues étaient d’abord sceptiques, mais les mentalités ont évolué »
Quel accueil avez-vous reçu (patients, confrères et hiérarchie) ?
FX M. Mes collègues étaient d’abord sceptiques, mais les mentalités ont évolué. Récemment j’ai tourné avec la préfecture une vidéo sur les secours en montagne pour sensibiliser au risque. La vidéo a été validée par les gendarmes, les pompiers, le SAMU. C’est du vrai service public ! En juin, je suis invité au Congrès national des urgences à Paris. Ce retour, c’est le plus important pour moi : une reconnaissance de mon travail. J’aurais tout stoppé si on m’avait dit : « Arrête, tu fais honte à la profession ! »
Gagnez-vous de l’argent grâce à votre activité ?
FX M. Ma chaîne me rapporte environ 200 € par mois. L’argent n’est pas l’objectif. Je cherche avant tout à informer, pas à monétiser.
« Si un jour je peux professionnaliser davantage la chaîne, ce sera sans compromis sur mes valeurs »
Quels partenariats refusez-vous ?
FX M. Je refuse tout ce qui m’éloignerait du terrain. Ma légitimité vient de ma pratique. Une boîte de production, un monteur ? Pourquoi pas, mais à condition de garder mon indépendance.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/magazine/69
Quelle est votre vision à long terme ?
Continuer à vulgariser la médecine d’urgence de façon rigoureuse. Et si un jour je peux professionnaliser davantage la chaîne, ce sera sans compromis sur mes valeurs.
A voir aussi

Marina Carrère d’Encausse : « J’étais une médecin extrêmement angoissée. J’avais toujours peur de tuer le patient, c’était irrespirable ! »

Yannick Neuder : « J’ai voulu devenir médecin en regardant "Médecins de nuit" à la télé »

Visite d’un centre de santé « genré », réservé aux femmes, une safe place pour patientes et médecins
