Développement durable : « Les externes trient n’importe comment »

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Le CHU de Saint-Etienne sensibilise son personnel aux éco-gestes

Développement durable : « Les externes trient n’importe comment »

A Saint-Etienne, le CHU s’apprête à diffuser auprès de son personnel un « guide des éco-gestes de l’hospitalier responsable ». Avec tout plein de conseils très #DocteurGreen dedans.

 

« Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire à l’hôpital les gestes que l’on fait tous les jours chez nous. » Le Pr Céline Chauleur, cheffe du service de gynéco-obstétrique au CHU de Saint-Etienne, est membre de la commission qualité de l'établissement, et se trouve donc particulièrement sensible à la question environnementale. Elle accueille très positivement la dernière initiative locale en la matière : un « guide des éco-gestes de l’hospitalier responsable », qui sera mis à la disposition du personnel dans quelques jours.

« Nous ne sommes pas les premiers à publier un tel guide », reconnaît Marylène Sabot, ingénieure à la direction des travaux et des équipements de l’établissement, en charge du développement durable. Ce qui ne veut pas dire que le document ne répond pas à un besoin.

Un aide-mémoire pour les étourdis

Car ceux qui travaillent à l’hôpital ne sont pas toujours suffisamment attentifs. « Quand je vois les externes en consult’, ils ne font absolument pas attention à ce qu’ils jettent », s’indigne Céline Chauleur. « Ils trient n’importe comment, je passe mon temps à leur dire "ça, c’est souillé, ça va ici, ça, ça n’est pas souillé, ça va là…". »

Du coup, le « guide des éco-gestes » peut s’avérer très utile pour les étourdis. A la section déchet, il rappelle par exemple qu’il faut vider les perfusions ou les biberons utilisés avant de les jeter. Ou encore que tout déchet infectieux jeté dans le sac des ordures ménagères obligera l’hôpital à traiter toute la benne comme déchet à risque, et coûtera donc six fois plus cher.

Des préceptes pas si triviaux

Marylène Sabot estime qu’on peut faire 5 à 10 % d’économies sur les énergies, rien qu’en sensibilisant le personnel. « Le guide donne surtout des conseils de bon sens : fermer les robinets après utilisation, utiliser la double commande de la chasse d’eau, éteindre son ordinateur, baisser le chauffage quand on part … », explique-t-elle.

Et quand on s’étonne de la trivialité de ces préceptes, l’ingénieure sourit. « Le CHU est un endroit public, il est à tout le monde et à personne », constate-t-elle. « Lorsque la lumière est allumée dans un couloir en plein jour, personne en particulier ne se sent concerné. »

Encore un effort

D’après le guide des éco-gestes, le CHU a déjà fait de grands progrès en matière de développement durable. Le document rappelle par exemple que la production de déchets de l’hôpital est passée de 6,33 à 6,06 kg par journée d’hospitalisation entre 2013 et 2015. Autre succès mis en avant : le nombres d’abonnements aux transports en commun pris en charge à 50 % par l’établissement a plus que doublé entre 2011 et 2016…

Mais si on interroge Céline Chauleur, le guide des éco-gestes ne doit être qu’un début. « C’est un premier pas significatif, mais il faudra aller plus loin dans certains gestes », remarque-t-elle avant d'énumérer la longue liste des progrès qu'il reste à faire : « on pourrait mieux récupérer les bouteilles plastique, diminuer la quantité de paperasse qu’on utilise quotidiennement, utiliser des robinets optiques qui se ferment automatiquement quand on n’en a pas besoin… ».  Au boulot !

Source:

Adrien Renaud

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