Déserts médicaux : un nouveau contrat pour les remplacants

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Déserts médicaux : un nouveau contrat pour les remplacants

La semaine dernière, le contrat de Praticien Territorial Médical de Remplacement (PTMR) est paru au Journal Officiel. Ce contrat a pour objectif d'inciter les remplaçants à s'installer dans les déserts médicaux. 

Les remplaçants en ont rêvé, c'est désormais une réalité. Le contrat de Praticien Territorial Médical de Remplacement (1), qui a pour but d’inciter les médecins remplaçants à s’installer en zone sous-dotée, peut enfin être appliqué. Dans un communiqué, le syndicat ReAGJIR (2) revient sur ce décret paru au Journal Officiel la semaine dernière.

« Après plus de 5 mois d’attente, nous savons enfin à quoi va ressembler ce nouveau contrat très attendu d’une partie des remplaçants », explique le Dr Sophie Augros, présidente de ReAGJIR. Concrètement, il s’agit d’un contrat signé pour une durée d’un an avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), et renouvelable jusqu’à six fois, mis en place par les ARS selon les besoins locaux pour lutter contre la désertification médicale.

Le PTMR ne concerne donc que la population des remplaçants, qu’ils soient non thésés ou thésés depuis moins de 3 ans. « Une des bonnes nouvelles dans ce PTMR est la protection prévoyance, maternité et paternité comme celle du contrat PTMG. Très chère aux remplaçants, généralement mal couverts, cette protection est rassurante pour la stabilité de leur exercice, d’autant qu’il n’existe pas de seuil pour cette prévoyance », précise Sophie Augros.

L'ombre au tableau 

Seule ombre au tableau pour le syndicat ReAGJIR, le PTMR propose une compensation financière pour le temps non remplacé dans l’année, un avantage comparable aux congés payés des salariés, mais soumis à des conditions inatteignables, selon l'organisation. Il s’agit ainsi d’un forfait donné en fin d’année sous condition d’un minimum d’activité de 2 500 consultations dans l’année.

Plus précisément, deux niveaux d’indemnités existent. Dans le cas où le nombre de consultations serait supérieur à 5 000 par an, l’indemnité sera de 5 000€. Si le remplaçant sous contrat PTMR compte entre 2 500 et 5 000 consultations à l’année, il se verra délivré une indemnité de 2 500€. Sophie Augros analyse : « 5 000 consultations réalisées pendant l’année correspondent à 25 consultations par jour, en travaillant 5 jours par semaine pendant 40 semaines, un objectif difficilement réalisable et qui risque de pousser à de la médecine d’abattage que nous refusons ».

Pour rappel, une étude récente (3) a montré que les généralistes réalisent en moyenne 22 consultations par jour sur 6 heures (sans compter le travail annexe), pour un total de 31 heures de consultations pour 50h de travail par semaine en moyenne. Le Dr Augros conclut donc : « Il nous semble nécessaire d’évaluer le nombre de remplaçants qui arriveront à en bénéficier pour voir s’il n’est pas plus raisonnable de baisser le seuil du nombre de consultations à réaliser dans l’année ». Une conclusion : pour ces médecins, remplaçant ne veut pas dire pigeon !

Retrouvez notre sélection des hotspots du rempla' ici : http://urlz.fr/6mYa

(1)  Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2017, voté définitivement par le Parlement le 5 décembre 2016.

(2) Le syndicat qui rassemble et représente les jeunes médecins généralistes (remplaçants, jeunes installés et chefs de clinique.

(3) Enquête Doctolib - Avril 2017, réalisée à partir de données anonymisées de 20 000 médecins, dont 2 480 médecins généralistes, sur une période d’un an (du 1er mai 2016 au 26 avril 2017).

 

 

 

Source:

Bruno Martrette-Gomez

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