Décès Covid-19 - La Russie monte sur le podium

C’est une troisième place dont Vladimir Poutine se serait bien passé. Seulement quelques jours après que son Président se soit félicité d’avoir « mieux » géré la pandémie que l’Occident, le gouvernement russe a revu à la hausse le nombre de décès dû au Coronavirus sur son territoire. En tout, 186 000 personnes seraient décédées des suites d’une contamination – soit trois fois plus que les chiffres précédemment annoncés.
 
Une revalorisation importante qui se base sur une définition plus large des décès induits par le Coronavirus, plus proche des normes internationales. Le décompte officiel ne prend en effet en compte que les décès Covid-19 confirmés par autopsie. L’Agence de Statistiques Rosstat a, elle, choisi de dénombrer les décès confirmés causés par la Covid-19, ceux dont le virus est suspecté comme cause principale, mais également ceux où la Covid-19 a participé à aggraver les pathologies responsables de la mort du patient.  Rien qu’en novembre, cette nouvelle comptabilité a induit le recensement de 25 788 nouveaux décès causés par le Coronavirus.
 
Lundi, l’Agence faisait également état d’un excès de mortalité s’élevant à 229 700 décès entre janvier et novembre 2020 - soit près de 14 % de plus qu’en 2019. « Plus de 81 % de cette hausse de la mortalité sur cette période est due au Covid-19 et aux conséquences de la maladie due au Coronavirus », aurait alors admis, selon les agences de presse russes, la vice-Première ministre en charge de la santé, Tatiana Golikova. Un nouveau ratio qui place la Russie au troisième rang des pays les plus endeuillés par le Covid-19 – après les États-Unis et le Brésil.
 
Côté contamination, la Russie fait également parti des territoires les plus touchés. Depuis le début de la crise sanitaire, le pays de Vladimir Poutine a recensé 3 078 035 cas de Covid-19. Un chiffre qui croît à une vitesse vertigineuse depuis le début de l’hiver en raison de la seconde vague qui malmène également la population russe. Un bilan lourd qui n’a cependant pas convaincu le Kremlin de mettre en place un second confinement national.
 
À la place, les pouvoirs publics préfèrent miser sur le vaccin Spoutnik V déployé en Russie depuis début décembre. Après l’avoir un temps déconseillé aux plus de 60 ans, le ministre de la Santé, Mikhaïl Mourachko, a estimé, la semaine dernière, que cette solution était suffisamment « sûre et efficace » pour étendre son autorisation à cette population plus fragile. Une stratégie risquée... qu'on ne peut qu'espérer payante !