« Du foutage de gueule ». C’est peut-être, voire sans doute, si ce n'est certainement, ce qu’ont dû ressentir les membres du collectif Inter-Urgences, lors de l’annonce du pacte de refondation des urgences, assorti de 12 mesures chiffrées à 750 millions d’euros.
Loin de nous l’idée de vouloir penser à leur place, mais leur dernier communiqué daté du 11 septembre est suffisamment explicite pour pouvoir lire entre les lignes. Tout d’abord parce que l’Assemblée générale a voté la poursuite de la grève face aux mesures proposées par le gouvernement qui « ne répondent à aucune des revendications portées par les personnels en grève ».
Trois revendications
Des revendications qui avaient été sans aucun doute présentées par le collectif, lequel avait été auditionné par le gouvernement il y a quelques jours.
Reprise des auditions aujourd’hui en commençant avec le collectif @InterUrg ce matin avec lequel nous avons pu échanger sur les mesures annoncées hier et leurs propositions pour la #MissionUrgences. pic.twitter.com/8Wt29azA1P
— Thomas MESNIER (@MESNIERThomas) September 3, 2019
Mais, puisque le gouvernement ne semble pas avoir entendu ses revendications, le collectif a tenu à les rappeler dans son dernier communiqué.
Premièrement, il demande « une revalorisation structurelle ». Soit, « des engagements forts pour arrêter la fermeture de lits et de structures, ainsi qu’une réouverture des lits nécessaires dans l’intérêt des patients ».
Deuxièmement, il exige une revalorisation des métiers des paramédicaux qui passera par « 300€ nets mensuel d’augmentation de salaire, soit l’équivalent de 80 points d’indice supplémentaires ».
Et, troisièmement, la stagiairisation de tous les contrats précaires, ce qui revient selon le collectif à « acter pour l’ensemble des services un rattrapage des effectifs à hauteur des besoins remontés service par service ».
Un plan hasardeux
Pour résumer, le plan ministériel « au-delà des effets d’annonces chiffrées, est plus hasardeux qu’ambitieux », tacle le collectif qui doute sérieusement de l’efficacité des mesures et imagine le scénario suivant. Dans quelques mois, quelques années peut-être, « les quelques soignants qui seront toujours en place continueront de supporter une charge de travail toujours plus lourde au détriment de la qualité et de la sécurité des soins. »
Le collectif brandit enfin l’étendard de la justice sociale, « concept que ne semble pas comprendre ce gouvernement ». Et s’interroge : « Que répondre à des porte-paroles ou médecins, à haut niveau de rémunération et déconnectés de la réalité du terrain, sur la nécessité de revalorisation du travail des petites mains ? »
Et de conclure : « Nous ne demandons pas une énième réorganisation par la pénurie, mais un véritable changement de paradigme pour assurer la qualité et la sécurité des soins. »