Rennes, Montpellier, Nantes… Des clusters ont été récemment identifiés dans les facultés de médecine de ces trois villes. Au total, 13 établissements seraient concernés, selon le syndicat étudiant Unef (1).
À l’université de Rennes 1, 43 étudiants en médecine ont été testés positifs. Principalement en 2e et 3e années dont les cours suspendus pendant une semaine. Selon le président de l’université de Rennes 1, David Alis, ces cas de Covid auraient pour origine « des soirées privées » organisées par des étudiants probablement « les jeudis 3 ou 10 septembre », rapporte Ouest France qui évoque de nombreuses soirées « off » lancées sur les réseaux sociaux.
Du côté de la faculté de médecine de Montpellier, ce serait une soirée d'intégration d'étudiants de deuxième année organisée le premier week-end de septembre qui serait à l'origine du cluster. « Il y a un peu moins de 60 cas sur les 200 étudiants que compte la promotion », a déclaré Agnès Fichard-Carroll, vice-présidente déléguée à la responsabilité sociale de l'université de Montpellier, rapporte le Midi Libre.
Plusieurs soirées à Nantes
Dans la faculté de médecine de Nantes, ce sont aussi plusieurs soirées qui seraient à l’origine des neuf cas positifs remontés la semaine dernière, avec une centaine de cas contacts identifiés. « Résultat : les deux promotions touchées, en première et deuxième années, soit 500 étudiants, ont été appelées à se faire dépister. Une vingtaine de jeunes sont positifs, sur les 440 tests réalisés le 7 septembre », rapporte Le Monde qui ajoute qu’un cluster est aussi apparu en médecine à Poitiers, avant même la rentrée. Celui-ci comptait 19 cas positifs le 14 septembre.
Selon la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, ces clusters et ces nouvelles contaminations sont majoritairement liées « à des rassemblements privés (soirée étudiante, privatisation de bars...) associés à un relâchement des consignes sanitaires notamment des gestes barrières », selon un communiqué du 13 septembre. Et d’appeler « à la responsabilité de chacun afin de limiter la propagation du virus ».
Plus d’une dizaine de clusters au sein d’établissements d’enseignement supérieur identifiés : j’en appelle à la responsabilité de chacun afin de limiter la propagation du virus. pic.twitter.com/fygcOVPocq
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) September 13, 2020
Des déclarations qui ont eu le don de mettre de l’huile sur le feu sur les réseaux sociaux. « On a parlé des écoles, des entreprises, mais jamais des Universités. Des moyens insuffisants pour les cours à distance, un protocole trop allégé, des distanciations physiques pas respectées », a par exemple réagi un étudiant sur Twitter, en utilisant le hashtag #BalanceTaFac et en demandant d'envoyer des photos d'amplis blindés.
On a parlé des écoles, des entreprises, mais jamais des Universités.
Des moyens insuffisants pour les cours à distance, un protocole trop allégé, des distanciations physiques pas respectées.
Envoyez vos photosVoici la réalité #BalanceTaFac https://t.co/M2tZp9N3kH pic.twitter.com/3MTEtsMwJJ
— Maxime Lledo (@MaximeLledo) September 13, 2020
Pour un autre twittos, « ne pas sortir le jeudi soir, limiter mes interactions sociales pour éviter de propager le COVID bien sûr. Mais si c'est pour se retrouver à 25 étudiants dans une salle de 30 places... ».
Ne pas sortir le jeudi soir, limiter mes interactions sociales pour éviter de propager le COVID bien sûr. Mais si c'est pour se retrouver à 25 étudiants dans une salle de 30 places... #BalanceTaFac pic.twitter.com/2QgGOfyZ3C
— Diwan (@diwan_le) September 15, 2020
De nombreux étudiants dénoncent sur les réseaux sociaux la gestion des sites, avec des amphis bondés et des gestes barrières parfois impossibles à respecter, rapporte France Inter.
Quant à Mélanie Luce, la présidente de l’Unef, elle dénonce les amphis bondés et le manque de moyens. Et de faire un parallèle avec l’hôpital durant la crise du Covid. « Pendant des années, on a été sous-financés, donc en temps de crise, on n’arrive pas à réagir. »
Bravo à la présidente de L’ @UNEF @Luce_melanie qui, clairement, dénonce les amphis bondés et l’absence de gestion du MESR en le renvoyant à ses obligations https://t.co/n2OFtjv2O2
— Amandine Escherich (@EscherichA) September 14, 2020
1 : "Sciences Po Reims, l'Ecole des mines de Nancy, l'Ecole centrale à Lyon, l'ICAM à Toulouse, l'université de Nantes en 2e et 3e année de médecine, Sciences Po Lille, l'université catholique de Lille, l'IAE de Marseille, l'université d'Amiens, l'université Rennes I, l'université de Nice, de Poitiers et de Bordeaux."