CHU de Guadeloupe : la confrontation sociale prend un virage judiciaire

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Alors que les manifestations autour de la situation de délabrement du CHU de Guadeloupe prennent de l’ampleur depuis fin juillet, le tribunal de grande instance (TGI) de Pointe-à-Pitre somme l’intersyndicale de lever les barrages filtrants.

CHU de Guadeloupe : la confrontation sociale prend un virage judiciaire

La tension monte entre le CHU de Guadeloupe et l’Intersyndicale (UTS-UGTG et CGTG) autour des barrages filtrants que celle-ci a mis en place autour de l’établissement. Saisi par la direction, le TGI de Pointe-à-Pire ordonne leur levée immédiate, et condamne à une astreinte de 1000 euros par jour en cas de refus d’obtempérer. 
 
Ce jugement, rendu le 9 août, n’est pas respecté par les manifestants qui insistent. « Les manifestants ont défini des quotas de personnes à laisser passer en fonction des secteurs où elles travaillent », limitant l’accès entre 7h et 10h30, en particulier aux agents administratifs et techniques, explique la direction. Les soignants, eux, ont plus de libertés dans leurs mouvements.

Hausse de la mortalité ?

Les conditions de travail dégradées sont liées à la vétusté de l’établissement, qui serait responsable de l’incendie de novembre 2017. Elles ont mené les syndicats à déclencher une grève générale le 23 juillet dernier. Une mobilisation suivie par le personnel, mais aussi la population. Le 1er et le 13 août, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre.
 
En plus des problèmes de structure et d’organisation des soins liés à l’incendie, l’hôpital doit faire face à de multiples pénuries dues aux dettes qui s’accumulent. Médicaments, seringues, compresses, brancards… La trésorerie fait cruellement défaut.
 
En attendant l’inauguration du futur CHU aux Abymes, les syndicats alertent sur la dégradation des conditions de travail et de la qualité des soins. Élie Domota, porte-parole du syndicat guadeloupéen LKP, parle d’une augmentation du nombre de décès de 3,92 % entre 2017 et 2018. Une hausse de la mortalité qu’il attribue à la situation du CHU.
 

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