Centre-Val de Loire : des heures sup’ payées… et majorées !

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Dans les hôpitaux de la région Centre-Val de Loire, les heures de travail des médecins urgentistes effectuées au-delà des obligations de service seront désormais rémunérées à hauteur de l’intérim externe. Non, sans déconner.

 

Centre-Val de Loire : des heures sup’ payées… et majorées !

Ce n’est pas une erreur, ni un titre putaclic ! L’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire et la Fédération hospitalière de France (FHF) ont visiblement décidé de mettre un petit coup de boost à la rémunération des praticiens. Dans le Cher, l’Eure-et-Loir, l’Indre, l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret, les heures supplémentaires des médecins hospitaliers seront désormais rémunérées sur la base tarifaire de l’intérim externe.
 
Jusqu’à présent, par un artifice administratif, les heures effectuées au-delà des 48 heures hebdomadaires légales étaient du « temps de travail additionnel » et pas considérées comme des heures supplémentaires… donc pas majorées de 25 ou de 50 %.
 
Le SNPHARe a félicité cette initiative destinée à « rémunérer l’activité réalisée par ses médecins hospitaliers urgentistes pour pallier la pénurie », dans un communiqué par le 31 décembre en guise de « cadeau de Noël ». Le syndicat appelle désormais à l’étendre à l’ensemble des médecins hospitaliers – anesthésistes, pédiatres, radiologues en priorité. « Il s’agit là d’une des grandes mesures du choc d’attractivité attendu pour l’hôpital public », souligne-t-il.
 
Urgence dans la région
 
Car si l’ARS et la FHF locale se sont décidées à placer ce petit paquet sous le sapin des médecins, ce n’est pas uniquement pour respecter l’esprit de Noël. La région souffre cruellement dans ses effectifs d’urgentistes : sur les 311 poste prévus, 81 sont vacants. La mesure s’insère ainsi dans un nouveau dispositif, « Urgences Centre-Val de Loire », qui a pour objectif de créer un pool de praticiens et de « faciliter et encadre les remplacement effectués par les urgentistes », explique l’ARS sur la page de l’initiative.
 
Il s’appuie sur l’application Whoog, une solution de remplacement de personnel de santé. L’appli recense les médecins volontaires et les établissements en demande peuvent alors, en quelques clics, leur proposer du boulot.
 
En interne ou en externe, les praticiens seront désormais rémunérés sensiblement de la même manière pour leurs heures supplémentaires. Ils seront donc incités à rester dans leur établissement pour les effectuer, réduisant ainsi le risque de « rupture de continuité des soins, perte de la cohésion d’équipe », et des « zones grises sur le temps de déplacement entre établissements », souligne le SNPHARe.
 
 

Du changement dans les CET ?
 
Vous les avez peut-être vu passer : deux arrêtés modifient le calcul des provisionnements des comptes épargne-temps (CET) des personnels hospitaliers depuis le 27 décembre 2018. La provision de ces comptes pour les personnels médicaux correspond désormais « au nombre de jours constatés dans le compte épargne-temps et valorisés sur une base individuelle en retenant le coût moyen journalier de chaque praticien concerné ou sur une base statistique en retenant le coût moyen journalier par catégorie de praticien », selon un arrêté publié le 19 décembre.
 
Vous n’avez rien compris ? What’s up Doc non plus. Heureusement, le Dr Nicole Smolski, présidente d’honneur de l’intersyndicale Action praticiens hôpital nous a tout expliqué. « Ça ne change strictement rien pour les praticiens », affirme-t-elle. Il s’agit en réalité d’une histoire administrative pour les établissements. La présidente d’honneur regrette néanmoins d’avoir dû apprendre la nouvelle par voie de presse, et non par le ministère directement…

 
 

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