Annulation de l'épreuve de vérification des connaissances des Padhue : fureur et désespoir

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Les praticiens diplômés Hors Union européenne (Padhue) devaient passer leur épreuve de vérification des connaissance, laquelle leur ouvrait la voie vers une autorisation d'exercice en cas de réussite. Mais cette épreuve a été annulée trois jours avant son commencement. 

Annulation de l'épreuve de vérification des connaissances des Padhue : fureur et désespoir

Chaque année le centre national de gestion (CNG) organise une épreuve de vérification des connaissances de (EVC) qui permet cette année à quelque 1341 Padhue  (dont environ 400 sur liste A) de pouvoir accéder à la procédure d’autorisation d’exercice (PAE) avec, en fin de parcours, la reconnaissance es qualités de praticien hospitalier. Et de sortir, enfin, de la précarité qui leur est imposée. Il faut aussi rappeler que cette « régularisation » ne concerne qu’un faible partie des effectifs de Padhue non régularisés, le nombre de Padhue officiant dans les hôpitaux sans réel statut étant estimé à 5000. 

Mais cette année, ce léger espoir de régularisation pour une poignée de ces Padhue a été réduit à néant. Du fait de la reprise épidémique de Covid19, le centre national de gestion des (CNG) a décidé d’annuler le concours. « Les EPREUVES DE VERIFICATION DES CONNAISSANCES 2020 (EVC  2020) qui devaient se tenir à partir du 3 novembre 2020  sont annulées. Leur report sera étudié en fonction de l'évolution de la crise sanitaire », informe le CNG sur son site Internet. 

Cette annonce a provoqué le désespoir et la colère dans les rangs des Padhue. 

Un report, pas une annulation 

Dès que l’annonce de l’annulation a été connue, de nombreux Padhue, sur les réseaux sociaux, faisaient part de leur colère, certains incitant leurs confrères et consœurs à lancer un mouvement de grève : «C’est le bon moment pour organiser une grève, soit ils nous régularisent tous rapidement, soit on ne travaille pas. » D’autres, en revanche, privilégiaient la voix du dialogue : « Il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu, On veut d’abord un report et non une annulation du concours. » In fine, c’est cette solution qui a été privilégiée. Des Padhue, du collectif SOS Padhue, ont décidé d’adresser une lettre au ministre de la Santé Olivier Véran. Dans ce projet de lettre, que nous avons pu parcourir, les Padhue font part de leur désarroi, tout en déplorant que parallèlement à l’annulation de leur EVC, « tous les examens et concours, dont par exemple, le prochain concours d'internat de pharmacie » sont maintenus.

Cette annulation, poursuivent les auteurs de cette lettre « maintient la plupart d’entre nous (ceux qui sont déjà en exercice dans les hôpitaux) et jette d’autres (ceux qui se sont déplacés de l’étranger dans des conditions complexes liées à la pandémie) dans une précarité matérielle et statutaire sans visibilité ». 

Les Padhue concluent leur missive en demandant « l’annonce rapide d’une nouvelle date pour ces épreuves, la plus rapprochée, raisonnablement et dans ce qui est logistiquement possible ». Le collectif santé en danger, par la voix de son président, le Dr Arnaud Chiche, a fait part de sa colère en apprenant l'annulation de cette épreuve : "On ferme meme des lits faute de medecins! Et on refuse un concours annuel aux médecins padhue ou on prend 400 médecins !!! Ils devraient plutôt doubler le nombre et prendre le double 800 médecins padhues, ou plus cette année avec le cauchemar qu'on vit pour nous aider ! pas les annuler !!"

 

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