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"Nous tenons à rappeler le rôle crucial des médecins binationaux, étrangers ou détenteurs de diplômes étrangers au sein des urgences et de l'hôpital public. Ces professionnels constituent une partie essentielle de notre système de santé, dont le fonctionnement et la survie dépendent largement de leur expertise et dévouement", écrit l'Amuf dans un communiqué.
Le RN continue de faire de la "priorité nationale" un axe fort de son programme et promet de prendre "un certain nombre de mesures pour restreindre et contrôler l’immigration illégale mais aussi légale".
Début 2023, 12,5% des médecins en activité inscrits à l'ordre étaient des praticiens diplômés à l’étranger, majoritairement en dehors de l'Union européenne. Cette part est en forte augmentation depuis dix ans, et particulièrement importante parmi les spécialistes notamment chirurgicaux (19,8%), à l'hôpital et dans les départements qui présentent les plus faibles densités médicales.
L'exécutif promettait ces derniers mois de "régulariser" la situation de plus de 2 000 autres praticiens diplômés en dehors de l'UE (Padhue), pas inscrits à l'ordre des médecins mais qui travaillent dans les hôpitaux français sous divers statuts précaires, parfois depuis plusieurs années, et sont indispensables à leur fonctionnement.
La suppression de l’AME par le RN serait une catastrophe selon les soignants
Le RN veut aussi supprimer l'Aide médicale d'État (AME). Ce dispositif, qui garantit aux étrangers en situation irrégulière depuis plus de trois mois en France la prise en charge gratuite de soins médicaux sous condition de ressources, serait transformée en "aide d'urgence vitale" réservée aux cas où le pronostic vital est engagé.
Quelque 5 000 soignants (infirmières, médecins, sage-femmes, aides-soignants, psychologues, chirurgiens-dentistes...) avaient déjà publié une tribune le 28 juin pour dénoncer "les politiques d’extrême droite" qui "mettent en danger la santé publique en affaiblissant la protection sociale".
"Le droit fondamental à la santé" est "au cœur de notre pacte républicain. (...) Toute politique discriminatoire, visant à restreindre l’accès aux soins pour certaines populations, est une attaque contre ces principes", écrivent-ils.
Une suppression de l'AME entraînerait "prises en soin tardives, hospitalisations complexes", "désorganisation du système de soins" mais aussi "des surcoûts financiers importants", avertissent-ils.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/legislatives-les-programmes-sante-des-trois-grands-blocs
D'autres groupes de soignants, parfois locaux, ont récemment publié des tribunes similaires, comme celle du Pr Patrcik Pessaux
Avec AFP