Vin : Emmanuel Macron a-t-il cédé face au lobby ?

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Vin : Emmanuel Macron a-t-il cédé face au lobby ?

Emmanuel Macron vient de nommer Audrey Bourolleau, ancienne directrice générale de  l’association Vin et Société, au poste de « conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural ». Un choix qui ne plait pas aux acteurs de la prévention en matière de Santé.

Emmanuel Macron serait-il passé du côté alcoolisé de la force ? Selon l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA), la réponse est oui. Pour eux, c’est clair : le président aurait trop forcé sur le Beaujolais nouveau. L’Association exprime, ce vendredi, sa vive inquiétude face à la nomination d’Audrey Bourolleau, ancienne directrice générale de Vin et Société, comme « conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural » du Président. Et ces militants ne sont pas les seuls à s'offusquer.

En tout, près de 17 associations et acteurs de la santé publique tirent la sonnette d’alarme. Parmi eux, on trouve notamment la Fédération Française d’Addictologie, le Collège Professionnel des Acteurs de l’Addictologie Hospitalière... et six experts de santé publique tels qu'Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, ou Serge Hercberg, épidémiologiste de la Nutrition (Université Paris XIII / Inserm). Bref, que du beau monde ! 

Liaisons dangereuses

Leur principale crainte ? Le risque que la politique agricole et viticole se fassent au détriment d’une politique efficace de lutte contre les consommations nocives d’alcool. « Preuve que cette inquiétude est fondée, la filière viticole s’était déjà réjouie de son rôle dans la campagne d’Emmanuel Macron et l’en avait remerciée », lit-on dans le communiqué. De quoi faire resurgir les soupçons de connivences entre le fondateur d'En Marche ! et les grands patrons.

Les signataires n'épargnent ni la nouvelle conseillère, ni la filière viticole. « Audrey Bourolleau dirigeait depuis 2012 Vin et Société, une association qui défend ses intérêts à travers des stratégies de lobbying très offensives », dénoncent-ils. D'après eux, « La filière alcool en France s’attache à minimiser les risques pour la santé et à insinuer le doute ».  

50 000 décès par an liés à l'alcool 

Plus exactement, ces professionnels de santé reprochent au lobby alcoolier de produire des argumentaires visant à démonter les études scientifiques concluant à la nocivité de l’alcool. Pire, en proposant des politiques de prévention dites « allégées », la filière de l'alcool se substituerait aux acteurs de santé avec pour conséquence un détournement des messages de prévention.

L’ANPAA rappelle que l’alcool est à l’origine chaque année en France de près de 50 000 décès, souvent prématurés. Les boissons alcoolisées sont aussi la 2ème cause de mortalité sur la route. Un autre verre de vin Mr Macron ?

 

Source:

Im`ene Hamchiche

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