
Le gouvernement change son fusil d’épaule. Après avoir longtemps promu une « vaccination de proximité », le ministre de la santé a annoncé, ce lundi 22 mars, le lancement imminent de grands centres de vaccinations. « On peut les appeler « vaccindromes » ou « mégacentres », « quel que soit le nom », a indiqué Olivier Véran lors d’un déplacement dans l’Essonne.
Au programme donc ? L’ouverture dans les prochains jours de dizaines de vaccinodromes où seront injectées les solutions développées par Moderna et Pfizer. « Il y a au moins 35 centres qui vont être déployés à la fois par l’armée et les pompiers sur le territoire national. Et nous en déployons avec l'État, l'Assurance maladie, un certain nombre d'autres aussi », a ajouté le ministre.
Pour le gouvernement en effet, il n’y a plus de temps à perdre. En ouvrant ces centres, il souhaite mettre toutes les chances de son côté afin de « pouvoir être capables d’utiliser » toutes les doses qui seront livrées à la France « à partir du mois d’avril ». L’objectif est clair, «10 millions de primovaccinés à la mi-avril, et puis ensuite ça va augmenter, parce que les apports de vaccin vont augmenter », a indiqué le ministre.
Lors de cette prise de parole, Olivier Véran a pris soin de ne pas évoquer le souvenir de l’échec des vaccinodromes déployés lors de l’épidémie du H1N1. Pour rappel, la France n’avait alors pu vacciner que 8,5 % de sa population. « L’erreur a été d’écarter les médecins libéraux », estimait, à l’époque pour Le Point le président de la Commission d’Enquête, Christophe Lagarde.
Une erreur que le gouvernement ne compte pas reproduire. Si les vaccinodromes ouvrent leurs portes, la participation actives des généralistes et des pharmaciens est toujours à l’ordre du jour. « Nous ne sommes plus dans la même configuration, atteste Jacques Battistoni, président de MG France, dans les colonnes du Monde. A l’époque, on l’avait fait contre la médecine de ville. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. »