Article
C’était un pari risqué… qui pourrait s’avérer gagnant ! Fin décembre, le Royaume-Uni prenait la décision d’allonger à douze semaines le délai entre les deux doses de vaccins. Pensée pour vacciner davantage malgré les retards de livaison, cette initiative controversée se basait sur l'idée qu'une seule dose était capable d'assurer une protection. Une stratégie moquée par ses voisins européens qui pourrait s’avérer payante à en croire le bilan préliminaire partagé par le ministère de la santé anglais ce 1er mars.
Et pour cause : d’après une étude réalisée à partir des données de « tous les adultes de plus de 70 ans (soit plus de 7,5 millions d’individus), et ceux testés entre le 8 décembre 2020 et le 19 février 2021 », une seule dose du vaccin permettrait de réduire efficacement la sévérité de l’infection chez les personnes âgées. « Depuis janvier, la protection contre le COVID, 4 semaines après la première dose, variait entre 57 et 61% pour une dose de Pfizer et entre 60 et 73% pour le vaccin Oxford-AstraZeneca », assure Public Health England.
A noter qu’une seule dose permettrait également de diminuer drastiquement le risque d’hospitalisations dans la tranche d’âge la plus fragile. « Dans les plus de 80 ans, les données suggèrent qu'une dose unique de l'un ou l'autre vaccin est efficace à plus de 80% pour prévenir l'hospitalisation, environ 3 à 4 semaines après le vaccin. Il existe également des preuves pour le vaccin Pfizer, ce qui suggère qu'il conduit à une réduction de 83% des décès dus au COVID-19 », poursuit le ministère.
Si les chercheurs sont en mesure d’affirmer que les effets protecteurs de la première dose ont été maintenus pendant toute la durée du suivi - soit plus de six semaines, ils rappellent tout de même que la seconde dose du vaccin Pfizer offre « une protection supplémentaire ». « Les deuxièmes doses du vaccin AstraZeneca n’ont pas encore été déployées en Angleterre », précisent-ils.
Une consigne qui n’a pas échappé au ministère de la santé anglais. « À partir de cette semaine, le NHS a commencé à administrer des secondes doses aux personnes vaccinées en premier, ce qui offrira une protection plus élevée et plus durable », souligne-t-on au gouvernement anglais.