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What’s up Doc. Le fait d’être médecin a-t-il été un atout pour vos missions de ministre de la Santé ?
Jean-François Mattei. Cela a été un plus indubitable. Je n’ai jamais rencontré d’obstacle infranchissable avec les professionnels de santé. Certaines discussions ont parfois été un peu tendues, mais il y a toujours eu de l’écoute, et le désir de se comprendre. Le système de santé a tellement de particularités qu’il vaut mieux les connaître de l’intérieur plutôt que de les découvrir en arrivant au ministère.
WUD. Du coup, une infirmière aussi pourrait faire le job ?
JFM. La meilleure école, c’est la pratique et l’expérience professionnelle. Il n’y a donc pas de raison que ça ne marche pas, si c’est une infirmière qui a de l’ancienneté, qui a eu des responsabilités, et qui a un regard global. Ce n’est pas parce que vous êtes savant sur des maladies très pointues que vous ferez un bon ministre.
WUD. Considérez-vous que vous étiez bien armé avant d'arriver avenue Duquesne ?
JFM. Oui. Je pense d'ailleurs que peu de ministres ont accompli autant que moi en si peu de temps. J'ai fait des réformes qui durent, et pour s'en convaincre, il n'y a qu'à regarder le parcours d'Agnès Buzyn. Avant d'arriver au ministère, elle a tout de même présidé l'INCa et la HAS. Deux institutions que j'ai créées !
WUD. Quelle a été la principale difficulté que vous avez rencontrée ?
JFM. Mes rapports avec le ministère des Finances : même quand on a l’aval de l'Élysée et de Matignon, c’est toujours Bercy qui a le dernier mot.
WUD. Et la canicule de 2003 ? À l'époque, on vous a reproché de ne pas avoir interrompu vos vacances…
JFM. C’est une affaire médiatico-politique. Ce n’est pas au ministre de la Santé d’aller dans les maisons de retraite pour faire boire les gens. Si j’avais fait une faute en quoi que ce soit, j’aurais quitté le gouvernement immédiatement.