Un médecin « antivax » de Montpellier, relaxé, dans un procès qui n’avait rien à voir

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Poursuivi pour avoir demandé à des enfants d’enlever leurs masques près d’une école puis avoir diffusé leur photo, Denis Agret, un médecin montpelliérain connu pour son opposition aux vaccins contre le Covid-19 a été relaxé mercredi par le tribunal correctionnel de Montpellier.

Un médecin « antivax » de Montpellier, relaxé, dans un procès qui n’avait rien à voir

Les faits, en janvier 2021, s'étaient déroulés près d'une école primaire de la ville de l’Hérault. Le prévenu a reconnu avoir demandé à quatre ou cinq enfants, dont celui de sa compagne, de poser sans masque pour une photo qu'il a ensuite publiée sur Facebook, sans l'accord explicite des parents.

Ce médecin généraliste et urgentiste de 46 ans, antivax déclaré, s'est présenté devant le tribunal comme un lanceur d'alerte ayant voulu "protéger les enfants" face aux dangers que représenterait, selon lui, le port du masque. Il a plusieurs fois tenté de détourner le débat sur le plan médical, obligeant le juge à le rappeler à l'ordre.

"Vous n'êtes poursuivi pour vos idées" mais pour "atteinte à la vie privée" des enfants et pour "mise en danger d'autrui", pour avoir enfreint un arrêté préfectoral sur l'obligation du port du masque, a souligné le procureur, Lionel Sabater-Bono.

"Ce n'est pas un procès politique, vous êtes jugé pour des actes", a ajouté le procureur, en réclamant une condamnation à 4 mois de prison avec sursis et 600 euros d'amende.

Le médecin a dit regretter d'avoir publié la photo et expliqué l'avoir retirée le jour même, après l'appel d'un père "très en colère". Sur la mise en danger d'autrui, il a maintenu que son geste n'avait "pas eu de conséquences".

Son avocat, Jean-Charles Teissedre, a plaidé sa relaxe sur des points de droit. Il a notamment estimé que le droit à l'image relevait du civil et non du pénal lorsque les photos sont prises à l'extérieur. De même l'arrêté préfectoral ne rendait le port du masque obligatoire que pour les enfants "âgés de 11 ans et plus", alors que ceux photographiés avaient 9 et 10 ans.

Après une délibération d'à peine trois minutes, le juge a prononcé la relaxe pour les deux chefs d'inculpation.

"On a une justice indépendante", s'est félicité le médecin, actuellement au chômage, après l'audience, en estimant que cela allait "donner du crédit à sa parole".

Le prévenu devra à nouveau comparaître en juin devant le même tribunal correctionnel pour des déclarations incendiaires visant l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie, selon son avocat.

Avec AFP

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