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Après Marisol Touraine recasée au Conseil d’État, c’est l’ancien ministre du travail du Gouvernement Valls qui fait parler de lui. Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 26 juillet évoque non sans ironie sa « nouvelle vocation : expert en pharmacie ! »
François Rebsamen, en sa qualité de maire de Dijon, a récemment écrit à la Ministre de la Santé Agnès Buzyn afin de défendre l’auto-médication des vasoconstricteurs dans la lutte contre les rhumes. Diplômé d’un DESS en sciences économiques et d’une maîtrise de droit public, le dijonnais n’a pourtant jamais versé dans les études médicales ! Mais il ne s’en cache pas, selon le Palmipède, « le contenu de cette lettre lui a été inspiré par le groupe Urgo. »
L’ancien Ministre ne prend pas de pincettes et explique que la mise sous prescription médicale des produits contenants des vasoconstricteurs - par exemple la pseudoéphédrine présente dans Humex Rhume, produit par Urgo -, entraînerait « une perte de chiffre d’affaires annuel de 12 millions d’euros pour les laboratoires Urgo. »
Selon Le Canard, « ce futur prix Nobel de médecine », conteste l’analyse de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) « qui envisage de réserver ce genre de médocs aux prescriptions sur ordonnances. » En effet, l’ANSM recensait en 2011 des « cas graves d’effets indésirables cardiovasculaires (hypertension artérielle, angine de poitrine) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement et accident vasculaire cérébral). »
Plus récemment, les membres du groupe de travail « Etudes Epidémiologiques des Produits de Santé » de l’Agence expliquaient même ne pas être en mesure de « répondre à la question d’une éventuelle augmentation du risque cardiovasculaire liée aux vasoconstricteurs chez des personnes à risque. » Les lobbyistes des laboratoires Urgo, dont le siège se situe à Chenôve dans l’agglomération… dijonnaise, devraient apprécier le coup de main.
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Thomas Moysan