Trod : un peu d'argent pour les médecins, SVP

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Les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) hérissent le poil des syndicats de médecins, qui s’insurgent contre cette délégation de tâche sauvage. CSMF et SML demandent un peu d’argent en compensation.

Trod : un peu d'argent pour les médecins, SVP

C’est pas juste. Le gouvernement et l’assurance maladie réfléchissent à la délégation de tâches, et les premières mesures commencent à bourgeonner. Dernière en date, le Trod pour l’angine, qui sera réalisable en pharmacie à partir du 1er janvier 2020. Au grand dam des syndicats de médecins qui condamnent la décision sur plusieurs plans.
 
Tout d’abord, celui de la pédagogie : le Trod permettait de faire de l’éducation thérapeutique auprès des patients, afin de comprendre l’utilité des antibiotiques (et leur inutilité en cas d’angine virale). Heureusement, les pharmaciens devraient pouvoir prendre le relai sur ce plan, en espérant que leur niveau de compréhension dans le domaine le leur permette.

Médecin chef d’orchestre

Vient ensuite le problème de la méthodologie. Dans un communiqué, Les généralistes – CSMF dénonce « un démantèlement de la médecine et cette tendance au consumérisme médical avec un accès au comptoir en open bar ». Le tout, dans « l’absence totale de concertation avec les syndicats médicaux ».
 
Le syndicat s’inquiète également de la sensibilité (86 %) et de la spécificité (95 %) des tests. Des valeurs qui pourraient représenter un risque pour les patients, estime-t-il. La CSMF, de son côté, exige aussi que ces évolutions dans le parcours de soins et la délégation de tâches soient « pensées et organisées par les médecins avec les autres professionnels de santé », pour garantir la qualité des soins, et non plus de manière sauvage, sans concertation.

Et nous alors ?

Le syndicat en profite également pour glisser une petite revendication salariale, qui passerait par la hausse des tarifs de consultations. « Après la vaccination, le Trod, la cystite, la lombalgie, l’entorse, le médecin n’aura plus que des consultations longues, complexes et à haute valeur d’expertise », explique-t-il.
 
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) est moins subtil : il pointe du doigt une « inégalité de traitement au détriment des médecins généralistes ». « Dès lors qu’une rémunération est instaurée en faveur des pharmaciens pour la réalisation de ces tests, le SML ne voit pas de raison pour qu’une telle rémunération ne soit pas également créée en faveur des médecins », explique-t-il dans un communiqué. C’est pas juste.

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