TPG : La valse du gouvernement

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Grève illimitée en perspective

TPG : La valse du gouvernement

Mauvaise nouvelle pour les anti-TPG, suite à une énième intervention du Gouvernement, leur destin semble scellé. Oui, le tiers payant sera généralisé dès le 1er décembre 2017. Les médecins ne comptent pas en rester là.

Obligatoire ou non le Tiers payant généralisé ? Le gouvernement se cherche. Ou du moins se cherchait. Interrogée il y a deux semaines par le Quotidien du Médecin, la Ministre de la Santé se voulait rassurante envers les médecins. « Soyons clairs : mon objectif serait d’éviter l’obligation de tiers payant généralisé », disait-elle alors. « J’ai horreur des obligations. » En apparence compréhensive, Agnès Buzyn affirmait vouloir d’un « système gagnant/gagnant » rappelant que les praticiens trouvaient la mise en œuvre du TPG compliquée.

Mieux, elle défendait les intérêts des médecins avant ceux des patients. « Les patients sont très en attente du tiers payant généralisé mais je ne souhaite pas mettre en œuvre une telle réforme contre l’adhésion des professionnels qui seraient chargés de l’appliquer. » Plus que des mots, la Ministre avait même confié une mission à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la « faisabilité technique » du tiers payant. Bref, jusqu’ici les professionnels de santé pouvaient crier victoire.

Douche froide

Tout était donc pour le mieux dans le meilleur du monde… jusqu’à ce que la Ministre n’affirme, la semaine dernière, sur France Inter qu’il est « impératif d’aller vers un tiers payant généralisé ». Même son de cloche ce matin de la part de Christophe Castaner qui semble avoir définitivement brisé tout espoir pour les médecins. Ce jeudi matin, sur le plateau de Bourdin Direct, le porte-parole du gouvernement a déclaré : « Oui, le tiers payant entrera en vigueur au 1er décembre. » Avant de reconnaître qu’il y avait eu « une hésitation, que la ministre a corrigée elle-même ».

Conscient de l’inquiétude des professionnels de santé, le Provençal a reconnu qu’il faut « garantir que ça se fera sans qu’ils perdent de l’argent et du temps ». Pour rappel, la loi santé prévoit une dispense intégrale de la part obligatoire des consultations au 30 novembre 2017. Mais pour les médecins qui refuseraient de l’appliquer ni poursuites, ni sanctions ne sont pour le moment prévues par la CNAM.

Un rejet unanime

Marre d’être baladés d’une semaine à l’autre, les libéraux ont décidé de durcir le ton. « Le Tiers Payant Généralisé obligatoire est une déclaration de guerre à la médecine de France, que l'on veut asservir dans un premier temps à l'Assurance Maladie, désormais outil de l'Etat », a déclaré l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML) dans un communiqué publié la semaine dernière. Le syndicat craint, entre autres, que le TPG ne rendent les médecins « dépendants du bon vouloir des organismes payeurs ». L’UFML prépare ainsi une grève illimitée des libéraux à partir du 1er décembre 2017.

Et l’UFML est loin d’être seule dans la bataille. Le syndicat des Médecins Généralistes (MG France) rappelle aussi « sa position constante d’opposition à toute obligation » du tiers payant généralisé. Il préconise aux médecins généralistes de « ne pas accepter un système à deux payeurs et en particulier de ne pas signer de contrat individuel avec les complémentaires. »

Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a réagi lundi en confirmant son opposition à la généralisation du tiers payant, « synonyme de déresponsabilisation pour les patients et de dérive bureaucratique de l’exercice ». Quant à la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), elle s’inquiète de « la valse-hésitation » du gouvernement, réaffirmant « son opposition déterminée à un tiers payant généralisé, pour tout le monde et pour tout ». Reste à savoir si le gouvernement changera (encore) d’avis.

 

Source:

Im`ene Hamchiche

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