Syndicalisme : Décès du Dr Max-André Doppia

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Le monde hospitalier en deuil

Syndicalisme : Décès du Dr Max-André Doppia

Le Dr Max-André Doppia, anesthésiste-réanimateur au CHU de Caen et président d’Avenir Hospitalier, est décédé à l'âge de 64 ans des suites d'un accident vasculaire cérébral, après plus de 30 ans de lutte syndicale. De nombreux acteurs du monde hospitalier lui ont rendu hommage.

« Max a été un collègue, un modèle puis un ami », confie Olivier Le Pennetier, président de l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI) à What’s up Doc.  « Il a toujours porté attention aux plus jeunes et sans paternalisme exacerbé a su m’aider à mener des combats communs et justes », ajoute-t-il. Des jeunes qui ont tenu à rendre hommage au syndicaliste, dans un communiqué co-signé par l’ANEMF, l’ISNI, l’ISNAR-IMG et lSNCCA.

« Son énergie communicative, sa gentillesse et son cœur immense »

« Max a su être un exemple pour nous tant dans ses revendications syndicales qu’avec son dynamisme et entrain dans toutes les actions menées. Son humanité et ses valeurs vont nous manquer », expliquent les jeunes médecins. La disparition du Dr Max-André Doppia signe la fin de 32 ans d'un combat syndical. Après des études de médecine au CHU du Kremlin-Bicêtre (AP-HP) de 1972 à 1978, il poursuit sa formation en anesthésie-réanimation au CHU de Caen. En 1985, il est reçu au concours national de praticien hospitalier et adhère au Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E).

Élu au sein du Conseil d’administration en 1998, il contribue à développer l’organisation. En janvier 2016, il succède au Dr Nicole Smolski à la présidence d’Avenir Hospitalier. « Max va nous manquer pour son énergie communicative, sa gentillesse et son cœur immense », témoigne son ami Jacques Trévidic, qui loue son investissement « dans de nombreux sujets professionnels et syndicaux hospitaliers où sa passion et son enthousiasme faisaient merveille, et en étaient le moteur », selon son collègue de l’intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH), dans un communiqué

Il était à l’origine de la campagne « Dis doc, t’as ton doc ? »

Max-André Doppia s'investit ensuite dans la création de l'Observatoire de la souffrance au travail des praticiens hospitaliers. Un combat pour les risques psycho-sociaux dont une nouvelle étape devait être franchie ce jeudi lors d’une conférence de presse organisée par APH. Des actions qui « seront poursuivies », affirme Jacques Trévidic. Max-André Doppia était également à l’origine de la campagne « Dis doc, t’as ton doc ? », dont What’s up Doc était partenaire. Une campagne pour sensibiliser les médecins sur leur santé, afin de lutter contre le recours à l’auto-diagnostic ou à l’auto-prescription. « Il faut modifier le modèle culturel des médecins pour ce qui touche à leur propre santé », alertait-il inlassablement. 

« Récemment, nous échangions sur le harcèlement au travail en particulier dans les blocs opératoires », mentionne aussi Olivier Le Pennetier. Les organisations d’étudiants en médecine, internes et  jeunes médecins saluent un engagement ancré dans la réalité : « Tout au long de sa carrière, il a su mener des combats pour ses collègues, tout en continuant à garder le contact avec les patients au CHU de Caen. » Mais au-delà des structures jeunes, qui lui rendront hommage ce samedi « lors d’un événement auquel il devait participer », de nombreux acteurs du monde hospitalier ont eux aussi témoigné de leur tristesse.

« Nous n’oublierons jamais Max-André Doppia »

« Le service public a perdu un de ses plus brillants serviteurs et défenseurs. (…) Nous n’oublierons jamais Max-André Doppia », a déclaré l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) dans un communiqué. Cédric Arcos, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF) a présenté les condoléances de l’institution, saluant « l’action de cet homme généreux ». Pour l’Ordre des médecins, « sa disparition brutale est une véritable perte pour nous tous et pour le syndicalisme hospitalier », a exprimé son président Patrick Bouet.

« Plein d’humanité, il a su être pour moi un guide et un maître à penser tout en restant toujours abordable à toute heure du jour ou de la nuit », confie Olivier Le Pennetier. « La médecine a perdu un homme de valeurs, de qualité et d’une grande sagesse », conclut-il. La rédaction de What’s up Doc n’aurait pas mieux dit.

Source:

Thomas Moysan

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