Stratégie Nationale de Santé : les libéraux sont décus

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Les 4 priorités d'Agnès Buzyn

Stratégie Nationale de Santé : les libéraux sont décus

La ministre tenait ce lundi une conférence de presse pour préciser ses priorités pour les cinq ans à venir. Elle souhaite notamment lancer une consultation publique. Les médecins libéraux ne cachent pas leur déception. 

Agnès Buzyn avait décalé le rendez-vous pour se rendre sur l’île de Saint-Martin après le passage de l’ouragan Irma. Les premières orientations concernant la Stratégie Nationale de Santé (SNS) - qui fixe les priorités du gouvernement en matière de santé pour cinq ans -, ont donc été annoncées ce matin.

Adoption en décembre par décret

Les premières lignes du texte s’inspirent du rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) commandé en mai dernier par la ministre pour défricher en amont les enjeux de transformation de notre système de santé. Agnès Buzyn, citée par l’APM, a retenu de ce rapport la « nécessité de faire de la santé un objectif de toutes nos politiques, qu'elles soient éducatives, environnementales, agricoles, sportives ou judiciaires. »

« Le projet de stratégie sera mis en ligne sur un site internet sur lequel les Français pourront réagir et faire leurs propositions », a déclaré la ministre, qui en a profité pour préciser  le calendrier. Dans les prochaines semaines, Agnès Buzyn va consulter les représentants du secteur de la santé, les élus et les usagers. Elle lancera ensuite, dès le mois de novembre, une consultation publique, détaille un communiqué. Puis la Conférence Nationale de Santé (CNS) et le HCSP rendront un avis, avant un comité interministériel en décembre et l’adoption par décret de la SNS par le gouvernement.

Rien de nouveau

Dans son rapport, le HCSP insiste sur le respect de certains principes, tels que l’implication des usagers ou la réduction des inégalités territoriales et sociales de santé. Il définit 4 enjeux prioritaires de santé : les risques sanitaires liés à l’augmentation prévisible de l’exposition aux polluants et aux toxiques, les risques d’exposition de la population aux risques infectieux, les maladies chroniques et leurs conséquences et l’adaptation du système de santé aux enjeux démographiques.

Agnès Buzyn explique s’en être inspirée pour caractériser « quatre thèmes prioritaires autour desquels s’organiseront les grands chantiers en matière de santé à moyen et long terme » : la prévention et la promotion de la santé ; la lutte contre les inégalités sociales et territoriales ; la nécessité d’accroître la pertinence et la qualité des soins ; l’innovation. Rien de nouveau, ces thématiques sont déjà égrainées par la ministre depuis sa rentrée politique fin août.

Le compte n’y est pas

Ce rendez-vous aura toutefois permis d’éclaircir le calendrier, jugé « très court » par la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF). Le syndicat s’interroge à présent sur son articulation avec le vote de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) : « Comment va s’articuler la SNS, qui ‘donne un cap à la politique de santé’, avec la LFSS qui sera votée avant ? », questionne-t-il.

Le compte n’y est pas non plus pour l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML), devenue un syndicat le 9 septembre dernier. Son président, le Dr Jérôme Marty, dénonce dans un communiqué « le reflet du paternalisme d’État qui sévit depuis plus de trente ans ministère après ministère. (…) L’image semble primer sur le fond », estime-t-il. Pour le reste, rendez-vous en décembre.

Source:

Thomas Moysan

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