"Affaiblir l'AME, c'est exposer notre système de santé à une pression accrue de prises en charge plus tardives et donc plus graves et plus coûteuses", alertent ces personnalités issues de différents partis politiques, essentiellement du bloc central.
Aurélien Rousseau, Roselyne Bachelot, François Braun, Agnès Buzyn, Agnès Firmin Le Bodo, Marisol Touraine, Frédéric Valletoux et Olivier Véran sont les signataires de cette tribune, publiée alors que plusieurs ministres du gouvernement Barnier, en premier lieu le locataire de Beauvau Bruno Retailleau (LR), se sont positionnés pour une transformation de l'AME en "aide médicale d'urgence", aux contours drastiquement réduits.
"L'AME ne constitue pas un facteur d'incitation à l'immigration dans notre pays, qui serait aux frais des Français. C'est un fantasme contraire aux faits", insistent les cosignataires, assurant que le dispositif se limite déjà à "un périmètre précis de soins".
L’AME représente 0,5% des dépenses de santé
"Toucher à l'aide médicale d'Etat va à rebours de la logique même des politiques de santé publique que nous avons mises en place", ajoutent-ils.
L'AME garantit aux étrangers en situation irrégulière la prise en charge gratuite de soins médicaux sous deux conditions : la résidence irrégulière continue en France depuis plus de trois mois et des ressources inférieures à un plafond 10 166 euros par an (soit 847 euros par mois).
En 2024, l'enveloppe de l'AME prévue par l'Etat s'établit à 1,2 milliard d'euros, soit environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466 000 bénéficiaires de l'AME.
Elle concerne les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés, les frais d'analyses et d'hospitalisation, ainsi que ceux afférents à certaines vaccinations et certains dépistages, à la contraception et l'IVG.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/ce-que-coute-vraiment-laide-medicale-detat
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a laissé entendre cette semaine qu'il ne "s'interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions" sur le sujet souvent brandi comme ligne rouge par le camp présidentiel.
Avec AFP