Revenus des médecins libéraux : les spécialités qui payent le mieux… et le moins bien

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Les dernières données de la Carmf sur les revenus des médecins libéraux en 2023 montrent une légère progression de +2,03 % en moyenne. Mais derrière cette évolution modérée se cachent des disparités spectaculaires : certaines spécialités voient leur revenu net bondir de plus de 40 %, tandis que d’autres encaissent une baisse à deux chiffres. 

Revenus des médecins libéraux : les spécialités qui payent le mieux… et le moins bien

Pour la première année la Carmf a classé les médecins sur le revenu net d’activité et plus sur les BNC, jugeant cet indicateur plus précis et plus représentatif de la réalité économique des cabinets, car il n’incluait pas les nouveaux modes de rémunération comme les ROSP, forfaits structures…

Ce revenu net d'activité indépendante est un revenu global qui regroupe plusieurs sources, dont les bénéfices non commerciaux (BNC), les revenus de gérance et les primes Madelin.

Ainsi, l’ensemble des médecins libéraux affiche en 2023 une augmentation moyenne de +2,03 % de leur revenu net d’activité. Une progression modérée, qui masque pourtant des variations extrêmes selon les spécialités.

Certaines disciplines enregistrent des envolées inédites :
• Médecine d’urgence : +40,29 %
• Médecine légale et expertise : +29,74 %
• Santé publique et médecine sociale : +17,34 %
• Maladies infectieuses et tropicales : +14,43 %
• Allergologie : +10,96 %

En miroir, d’autres subissent des chutes sévères :
• Biologie médicale : –21,10 %
• Génétique médicale : –7,67 %
• Hématologie : –7,41 %
• Anatomocytopathologie : –5,63 %
• Néphrologie : –2,11 %

La biologie médicale constitue le recul le plus marqué : une contraction de plus de 21 %, dans un contexte post-Covid marqué par la baisse drastique des volumes de tests, et des baisses de tarifs concédés à l’Assurance maladie.

Les spécialités les plus lucratives

Même si l’évolution 2023 varie, l’ordre des spécialités les mieux rémunérées reste globalement stable :

  • Cancérologie (366 246 €) (qui en elle-même n’est pas une spécialité médicale)
  • Médecine nucléaire (231 473 €)
  • Anesthésie-réanimation (209 906 €)
  • Ophtalmologie (200 958 €)
  • Radiologie et imagerie médicale (192 625 €)

Ce sont des spécialités techniques, avec un lourd plateau technique, à fort volume d’actes cotés — et avec un effectif relativement limité par rapport à la demande, ce qui maintient une pression d’activité élevée.

Les spécialités les moins rémunératrices

En bas du tableau, plusieurs disciplines restent très éloignées de la moyenne :

  • Médecine d’urgence (62 381 €) – malgré une hausse spectaculaire en 2023
  • Santé publique et médecine sociale (74 018 €)
  • Gynécologie médicale (78 008€)
  • Endocrinologie (79 236 €)
  • Médecine interne (82 484€)
  • Pédiatrie (82 244€)

Ce sont pour la plupart des spécialités « de temps médical », moins centrées sur des actes techniques rémunérateurs.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/de-5-000-eu-15-000-eu-par-mois-combien-gagne-un-medecin-praticien-hospitalier

Une photographie économique toujours déséquilibrée

Au final, l’analyse 2022–2023 montre deux réalités :

Le revenu net moyen progresse légèrement, mais de façon lente.
Les écarts entre spécialités se creusent, avec un fossé allant du simple au quintuple entre le bas et le haut du classement.

Source : Carmf

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