PLFSS 2018 : un cran de plus à la ceinture

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Le trou de la Sécu' n'est pas bouché

PLFSS 2018 : un cran de plus à la ceinture

Malgré une réduction du déficit dans toutes les branches, l'État n’est pas prêt de boucher le trou de la Sécu' et toujours plus d’économies sont demandées à l’Assurance Maladie. Avec quelques timides avancées en contrepartie.

Un peu de lumière…Toutes les branches de la Sécurité sociale ont amélioré leur situation financière cette année. Le Gouvernement prévoit la poursuite de cette tendance en souhaitant notamment réaliser 4,165 milliards d’euros d'économie sur les dépenses d'Assurance Maladie en 2018.

Agnès Buzyn et le ministre de l’action et des comptes publics, Gérard Darmanin, l’ont confirmé ce midi, en présentant le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2018.

Des mesures connues

Pour cela, l’exécutif table sur des mesures (parfois de restriction) déjà connues : la hausse du forfait journalier hospitalier de 18 à 20€ (13,5 à 15€ en psychiatrie) -le FJH n’ayant pas été revalorisé depuis 2010 ; le paquet de cigarettes à 10€, l’amélioration de la couverture vaccinale, la baisse du coût des médicaments (à travers la promotion des médicaments génériques et biosimilaires et les négociations avec les industriels, accompagnement et contrôle de la prescription)...

Certaines mesures sur l’organisation des soins, contenues dans le plan d’investissement "Pisani-Ferry" ont été rappelées, mais sans être détaillées : numérisation du système de santé, développement des maisons de santé et de la télémédecine…

Ouverture à l’innovation

Le texte prévoit, en outre, des expérimentations sur l’organisation et la rémunération des actes et des séjours, en ville, à l’hôpital ou en établissement, sur le modèle d’autres pays : « des paiements globaux pour une séquence complète de soins (« bundle paiement ») ou la prise en charge cordonnée et globale d’une patientèle par des opérateurs de santé. Par exemple des ACOs (Accountable Care Organizations) ».

Ces expérimentations « qui donneront lieu à une concertation large dans leur conception par l’intermédiaire d’un conseil stratégique » seront financées par le biais d’un fonds pour l’innovation, géré par la CNAMTS. Le projet de loi propose également d’accélérer l’inscription au remboursement des actes nouveaux : si les commissions ne se sont pas prononcées dans un délai d’un an après l’avis scientifique rendu sur un nouvel acte par la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Assurance Maladie pourra procéder à l’inscription.

Enfin, ce PLFSS promet une « procédure spécifique d’inscription au remboursement des actes effectués en équipe » pour encourager la coopération entre professionnels de santé libéraux (par exemple médecins et infirmiers ou ophtalmologistes et orthoptistes). Ceci pour améliorer une prise en charge coordonnée du patient et soutenir une meilleure utilisation des compétences rares notamment dans les territoires fragiles. Qu'en dites-vous ? 

Source:

Isabelle Guardiola

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