Plan d’économies 2026 : ce que François Bayrou prévoit pour la santé

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Le Premier ministre François Bayrou a présenté ce mardi 15 juillet 2025 les grandes lignes de son plan budgétaire pour 2026, avec un objectif ambitieux : réduire les dépenses publiques de 40 milliards d’euros, dont 5 milliards pour le seul secteur de la santé et de la protection sociale. Plusieurs mesures ciblent directement les médecins, les patients et l’organisation du système de soins. Voici ce qu’il faut en retenir.

Plan d’économies 2026 : ce que François Bayrou prévoit pour la santé

François Bayrou.

© AFP.

Objectif global de maîtrise des dépenses

François Bayrou a fixé la trajectoire :

« Si nous ne faisons rien, la dépense sociale augmentera de 10 milliards d’euros. Il faut limiter cette hausse de moitié et réaliser un effort de 5 milliards d’euros. »

Doublement de la franchise sur les médicaments

Dès 2026, la franchise médicale annuelle sur les remboursements de médicaments sera doublée, passant de 50 à 100 euros par an.

« Nous pousserons ce plafond à 100 euros. »

Cette mesure s’inscrit dans une logique de responsabilisation des patients face aux dépenses médicamenteuses.

Réforme des affections longue durée (ALD)

Le statut d’ALD, qui ouvre droit à la prise en charge à 100 % de certains soins, va être revu. Deux volets sont annoncés :

  • Déremboursement des médicaments "sans lien" avec la pathologie reconnue.
  • Sortie du statut quand l’état de santé ne le justifie plus.

« Nous allons donc engager une réforme en profondeur de prise en charge de ces affections avec, dès 2026, des mesures visant à sortir du remboursement à 100 % des médicaments qui sont sans lien avec les affections déclarées. Et sortir de l’affection longue durée lorsque l’état de santé ne le justifie plus. »

François Bayrou a souligné que 20 % des Français sont en ALD, contre 5 % en Allemagne, appelant à un alignement plus strict.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/fin-de-lald-pour-les-cancers-en-remission-le-projet-inquiete-medecins-et-patients

Lutte contre les abus dans les prescriptions et examens

Le Premier ministre dénonce la surconsommation de soins et d’examens :

« La multiplication déraisonnable des visites pour contrôler un diagnostic ou pour contrôler ce que leur a dit le médecin précédent, ou la multiplication toujours déraisonnable des mêmes radios ou des mêmes scanners, parfois à quinze jours d’intervalle… Tout cela n’apporte rien aux patients. »

Contrôle accru des arrêts de travail

Le Premier ministre souhaite durcir le contrôle et la régulation des arrêts maladie :

« 50 % des arrêts de travail n’étaient pas justifiés au moment où le contrôle a lieu. »

Une attention particulière sera portée aux arrêts de longue durée (plus de 30 jours), avec un retour possible à l’emploi sur avis du médecin traitant.

Responsabilisation des patients et prévention

Bayrou affirme vouloir rendre les patients plus conscients du coût du système :

« Il faut responsabiliser les patients pour que le coût de la santé soit plus concret. »

Il cite notamment la surconsommation d’antibiotiques :

« Nous consommons deux fois plus d’antibiotiques que les Allemands, et je ne crois pas que nous soyons en meilleure santé qu’eux. »

La vaccination est aussi pointée :

« Les ¾ des personnes en réanimation au moment de la grippe ne sont pas vaccinées. 

Efficacité accrue des hôpitaux

Le Premier ministre souhaite développer une gestion mutualisée des achats dans les hôpitaux, en prenant l’exemple des médicaments à date limite proche :

« Lorsqu’un hôpital a un médicament, même très coûteux, et qu’il approche de la date de péremption, il est obligé de le détruire. »

« C’est du bon sens de mutualiser les achats et les risques. »

Il insiste également :

« Une plus grande efficacité sera demandée à l’hôpital. »

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