L’Ordre des médecins est sous le feu des critiques, accusé d’être trop laxiste et trop conservateur

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L'Ordre des médecins, mis en cause pour son attitude face au chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, est chargé d'assurer la discipline dans la profession médicale, mais il est régulièrement accusé d'avoir une approche trop corporatiste et conservatrice.

L’Ordre des médecins est sous le feu des critiques, accusé d’être trop laxiste et trop conservateur

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Dans un rapport de 2019, la Cour des comptes a dénoncé « un manque de rigueur dans le traitement des plaintes » contre les médecins, et « une justice disciplinaire marquée par les dysfonctionnements ».

En matière d'agressions sexuelles notamment, « les conseils départementaux prennent rarement l'initiative » de lancer une procédure disciplinaire, et « s'associent également peu aux plaintes des patients, sauf lorsque le médecin mis en cause reconnaît les faits », souligne le rapport.

Au procès du chirurgien pédocriminel Le Scouarnec, qui s'est ouvert lundi à Vannes, l'Ordre des médecins s'est porté partie civile au grand dam des assocations de défense des victimes, et de certains médecins, qui lui reprochent son inaction.

« L'ordre des médecins a fermé les yeux » sur le cas Le Scouarnec « alors qu'il n'arrête pas de nous dire qu'il est le garant de l'intégrité de la profession médicale », a accusé mardi Bernard Coadou, médecin bordelais à la retraite et co-signataire avec 57 confrères d'un courrier dénonçant la « co-responsabilité » de l'Ordre dans l'affaire.

L'Ordre « n'a pas du tout sa place sur le banc des parties civiles et des victimes », a-t-il déclaré à l'AFP.

« La sur-représentation d’hommes âgés et retraités ne favorisent pas la prise de conscience d’un changement nécessaire »

Selon la Cour, de 2014 à 2017, 150 plaintes ont été déposées auprès de l'Ordre pour des faits à caractère sexuels, soit à peu près 3,5% du total des plaintes.

De leur côté, les associations de patients relèvent que l'Ordre, lent à donner suite aux doléances de patients, peut être en revanche très prompt à poursuivre pour non-confraternité les médecins qui dénoncent les pratiques de leurs confrères.

La Cour des comptes avait étrillé l'Ordre sur de nombreux autres aspects, notant qu’il était marqué par « des problèmes de gouvernance », « de sérieuses défaillances de gestion ».

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/affaire-joel-le-scouarnec-le-ministere-de-la-sante-et-lordre-des-medecins-etaient-informes

« La sur-représentation d’hommes (91%) âgés et retraités (40%) au sein du Conseil national, ainsi que la longévité des mandats exercés, ne favorisent pas la prise de conscience d’un changement nécessaire », avait noté la Cour.

Depuis des mesures correctives ont été mises en œuvre. La parité homme-femme est progressivement mise en place dans les instances. L'Ordre national a par ailleurs resserré son contrôle sur les ordres départementaux, notamment en ce qui concerne le traitement des plaintes.

Avec AFP

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