«Les urgences, ça ne peut plus être open bar», selon François Braun

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Chargé par Emmanuel Macron d'une "mission flash" sur les soins non programmés, le président de l'association Samu-Urgences de France, François Braun, a affirmé jeudi que l'accès aux urgences "ça ne peut plus être open bar" et défendu un "principe de tri" des patients.

«Les urgences, ça ne peut plus être open bar», selon François Braun

D'un côté, plus de 21 millions de passages aux urgences (en 2019), deux fois plus en vingt ans. De l'autre, 120 services forcés de réduire la voilure cet été faute de soignants, d'après Samu-Urgences de France.

Pour son président, l'équation est intenable : "Les urgences, ça ne peut plus être open bar, on ne peut plus servir à tout", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au Congrès Urgences, qui se tient à Paris jusqu'à demain.

La veille, Brigitte Bourguignon y était venue annoncer de "premières mesures" pour surmonter un "été difficile" à l'hôpital : heures sup payées double, élèves infirmiers "immédiatement" employables, cumul emploi-retraite "facilité" pour les soignants.

La ministre de la Santé avait au passage prévenu qu'elle "n'accepterai(t) pas que l'on fasse croire aux Français que partout, le système s'effondre".

Il faut arrêter de faire croire qu'on peut avoir des urgences ouvertes partout, 24/24

Mais pour François Braun, il faut aussi "arrêter de faire croire que l'on peut avoir partout des urgences ouvertes 24 heures sur 24, sept jours sur sept".

Quitte pour cela à filtrer l'accès aux urgences par le Samu, via un appel préalable au 15, comme certains hôpitaux ont dû s'y résoudre récemment. Notamment à Cherbourg, où Emmanuel Macron s'est rendu la semaine dernière et où "ça marche, il n'y a pas de perte de chance" pour les malades, a assuré l'urgentiste.

Un "principe de tri" est selon lui nécessaire "soit par la régulation" téléphonique, "soit à l'entrée" des urgences, pour traiter en priorité les urgences vitales et réorienter les autres patients vers des médecins de garde, ou des consultations sur rendez-vous selon les cas.

François Braun n'a toutefois pas précisé si cette piste figurerait parmi les conclusions de sa "mission flash", attendues avant le 1er juillet.

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Avec AFP

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