L’entraide ordinale : le secret le mieux gardé de la profession

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Pour un (petit) coup de pouce en cas de (gros) pépin

L’entraide ordinale : le secret le mieux gardé de la profession

En plus de ses missions bien connues de gardien de la déontologie et de représentant des médecins, le Conseil de l’Ordre assure un rôle plus discret : gestionnaire d’une caisse de solidarité entre confrères.

Après le passage de l’ouragan Irma aux Antilles, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a annoncé qu’il entendait « apporter un accompagnement humain et une aide financière aux médecins, par sa commission nationale d’entraide ». Et si en lisant ces lignes, vous vous demandez « sa commission nationale de quoi ? », c’est que vous faites partie du bon gros tiers de médecins qui ignorent que l’Ordre a aussi pour mission de venir en aide aux confrères en difficulté.

 « L’entraide est quelque chose qui date du serment d’Hippocrate », explique le Dr Jacques Morali, qui préside justement cette commission. Celui-ci indique que la plupart des situations sont gérées au niveau départemental, mais qu’une centaine de dossiers arrive tout de même tous les ans sur son bureau du Conseil national, « quand les départements n’ont pas assez d’argent ».

Une main secourable en cas de passage à vide

Alors, comment ça marche ? « Evidemment, il ne suffit pas de venir et de dire "donnez-moi 3000 euros" », plaisante l’ordinal. Il explique que les pépins des confrères sont généralement repérés par les conseils départementaux, mais qu’il est aussi possible de solliciter l’entraide via le site du Cnom.

« L’un des problèmes que nous rencontrons fréquemment, c’est un gros passage à vide au moment d’un divorce », explique Jacques Morali à titre d’exemple. « La situation se dégrade, le médecin travaille moins, oublie de payer ses factures et l’Urssaf, et il se retrouve avec des dettes monumentales… »

T’as combien dans ta caisse ?

Difficile toutefois d’obtenir auprès de Jacques Morali des informations sur les montants alloués à cette entraide. « Les moyens ne sont pas extensibles, et ils sont variables en fonction des besoins », esquive-t-il, citant des montants d’aide financière tournant autour de 5 000 euros par dossier.

Tout au plus saura-t-on que la caisse d’entraide est suffisamment importante pour n’avoir pas eu besoin d’être renflouée au cours des deux dernières années… Mais que des projets de partenariats avec des associations d’aide aux médecins comme Mots ou l’AAPML vont nécessiter d’y consacrer une partie des cotisations l’année prochaine.

Source:

Adrien Renaud

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