L’EFS se transforme pour attirer les médecins

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L’EFS se transforme pour attirer les médecins

Travailler pour la collecte de sang n’est à première vue pas l’activité la plus attirante un médecin. Mais l’Établissement français du sang (EFS) a entrepris des réformes qui pourraient changer la donne. C’est en tout cas ce que veut croire son directeur de la chaîne transfusionnelle, le Dr François Charpentier.

 

What’s up Doc. L’EFS va confier l’entretien pré-don, actuellement réalisé par des médecins, à des infirmiers. Pourquoi ?

François Charpentier. Nous étions l’un des rares pays développés où l’entretien pré-don était confié uniquement à des médecins. Il s’agit d’une activité encadrée par un référentiel précis et tout à fait assimilable par un infirmier, compte tenu notamment de l’excellent niveau de leur formation en France.

WUD. Cette décision est-elle aussi guidée par des considérations managériales ?

FC. Elle nous permettra de diminuer notre besoin en médecins, même s’il ne s’agira pas d’un remplacement poste pour poste. Nous souffrons, comme l’ensemble du monde de la santé, de la pénurie médicale. Nos difficultés sont renforcées par le fait que les activités que nous proposons n’ont a priori que peu d’attrait particulier pour un médecin. De plus, les conditions et perspectives que nous pouvons offrir (carrière, rémunération…) méritent d’être améliorées et mieux connues. Nous sommes engagés sur cette voie.

WUD. Quelles sont les tâches sur lesquelles les médecins de l’EFS restants pourront désormais se concentrer ?

FC. Toutes nos séances de collecte continueront à se dérouler en présence d’un médecin. La différence, c’est que celui-ci sera partiellement libéré de l’entretien pré-don répétitif qui occupe aujourd’hui tout son temps. Il pourra donc mieux se consacrer au bon déroulement de l’ensemble de la collecte, tout en restant disponible, en support de l’infirmier, pour les situations difficiles,  les malaises….  Il pourra aussi se consacrer à des missions à forte valeur ajoutée : l’organisation, le management, la communication. Nous avons besoin de recruter des nouveaux donneurs, et les messages passent beaucoup mieux quand ils viennent d’un médecin, en face à face.

WUD. Y aura-t-il aussi un effort du côté de la rémunération ?

FC. Nous savons que nous devons mieux valoriser ce métier à tous points de vue. L’aspect rémunération n’échappe pas à notre réflexion sur l’amélioration de notre attractivité. La médecine du don peut offrir de belles opportunités de carrières, tant sur le versant médical (hémovigilance, technologie de l’aphérèse…) que du pilotage et du management d’activité. Il faut savoir que l’EFS offre également de belles opportunités dans les métiers de la biologie, de l’ingénierie cellulaire…

WUD. On est tenté de se demander pourquoi on n’a pas effectué ces réformes plus tôt…

FC. Il ne faut pas oublier le poids de l’histoire. C’est la médecine de guerre qui a créé la transfusion sanguine. La décennie 90 a par la suite appris aux pouvoirs publics qu’il s’agissait d’une activité potentiellement à risques. Depuis vingt ans, nous avons mené beaucoup de changements. Celui-là vient à point, et s‘inscrit dans une démarche qui garantit qualité et sécurité. Pour les receveurs comme les donneurs.

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Propos recueillis par Adrien Renaud

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