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Patrick Gautheron suit environ 5000 patients, autant d’adultes et enfants qui, pendant une année, se sont retrouvés « orphelins » de leur soignant. Dans un article du Journal du Centre, on apprend les raisons de la suspension du médecin. Il a délivré des médicaments dont l’association est « formellement contre-indiquée », des médicaments inadaptés à l’âge, au poids ou même à la grossesse des patients.
Le médecin a prescrit de la méthadone sans y être habilité et des doses trop élevées de buprénorphine. Enfin, il a « irrégulièrement facturé » 2500 consultations et a réalisé plus de 100 consultations par jour pendant au moins deux mois.
Pallier la suspension n’a pas été une mince affaire
Le généraliste avait la plus grosse patientèle de la région. Au moment de la suspension, Florence, patiente du Dr Gautheron, interrogée par France 3 racontait : « On est extrêmement peinés et on se pose beaucoup de questions pour notre prise en charge médicale. »
En effet, un problème de taille se pose : comment trouver un nouveau médecin pour plusieurs milliers de personnes ? Le maire de Fourchambault, Alain Herteloup, expliquait le 4 janvier 2024 : « En tant que mairie, nous n'avons aucun pouvoir de modifier quoi que ce soit, et je ne me permettrai pas de commenter une décision judiciaire. » En revanche, il confie que « c'est très ennuyeux à l'échelle de la commune, de l'agglo de Nevers et même du Cher. [La suspension est] tout à fait soudaine, anxiogène pour la population. »
L’ARS a dû trouver une solution, et vite. En collaboration avec la CPAM et la CPTS, un cabinet éphémère a été mis en place. Cinq médecins se sont relayés pendant plusieurs mois dans quatre salles de consultation. Deux infirmières libérales étaient également présentes.
Le Dr Gautheron peut reprendre son activité, mais il se sait surveillé
La suspension avait été ordonnée par l’Assurance maladie et le Conseil national de l’ordre des médecins. Aujourd’hui, le Dr Gautheron peut reprendre son activité mais, il le sait, il est sous surveillance.
Toujours pour France 3, il déclare : « Je suis content, mais je ne suis pas serein, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, sur des contrôles statistiques diligentés par la CPAM. C'est un travail nécessaire pour la population, pas très satisfaisant sur le plan personnel parce qu'on n'a pas trouvé de solution pour pallier à ces déficiences médicales. Pendant un an, tout le monde s'est jeté à droite, à gauche pour subvenir à des besoins médicaux ressentis et réels. »
En tout cas, les patients du généraliste sont très satisfaits. Dans le reportage, on peut lire le témoignage de plusieurs d’entre eux : « C'est un docteur familial, son retour me fait très plaisir, on est venus pour l'aider et on est là pour lui aussi. Ici il n'y a aucun médecin, heureusement qu'il est revenu. Pendant un an c'était une vraie galère... », « C'est un très bon médecin, il a toujours été là quand on était malade. Ç'a été la galère pendant un an, on est très heureux de son retour », ou encore « On est des soutiens de la dernière heure quand on l'a puni, on est le soutien de la première heure lors de la réintégration. »
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