« Je les rends folles »
Les symptômes
« Cher Dr Love, je n’en peux plus. Dès que je mets le pied dans un service, je rends toutes les infirmières et même quelques infirmiers hystériques. Et je n’arrive pas à dire non. La dernière fois, Simone, la vieille aide-soignante, a déclaré pendant son pot de départ "avoir passé les plus beaux moments de sa carrière sous le bureau du Dr M.". C’est un peu la honte. HELP please ! »
Dr M., assistant, groupe hospitalier du Havre
Le diagnostic
Cher confrère, vous semblez souffrir d’un typique syndrome de l’HDJ ("Hospital Don Juan" in English). Très commun, il inspire encore des heures et des heures de séries TV médicales, et au moins autant de vocations !
Le traitement
La thérapie d’exposition pardi ! Trans’ du matin, café de 16 h, arbre de Noël du Comité de l’hôpital, faites feu de tout bois – et même des cageots – ! Rien de tel qu’un bain de blouses pour saturer le service de vos phéromones et autres sécrétions, et enfin goûter un peu aux joies de l’abstinence ! A-t-on déjà vu une boulangère s’acheter en douce un pain au chocolat ?…
« Un regard de toi »
Les symptômes
« Cher Dr Love, sommité de l’Amour et de la Médecine. J’ai vite fait un blem. Je crois que je kiffe mon CCA. On se tape des barres en visites et il est plutôt BG. J’ai eu le seum quand j’ai vu son alliance, mais je lâche pas l’affaire. Est-ce qu’il y a moy d’après vous ? »
T., externe, faculté de med' de Nice
Le diagnostic
Bonjour jeune demoiselle. Après traduction de ton SMS en langue de Molière, le diagno est simple : le syndrome de l’externe. Décrit depuis Esculape, la décharge d’amour du disciple envers son chef est on ne peut plus classique.
Le traitement
La fougue de la jeunesse est comme un épisode de Santa Barbara ou, pour que tu comprennes mieux, des Anges de la téléréalité : aussitôt vu et déjà oublié. Un changement de stage, voire une absence dudit chef plus d’une semaine saura envoyer cette bluette aux oubliettes. En gros, « OKLM, ça va passer crème »*.
« Comment savoir s’il m’aime aussi ? »
Les symptômes
« Bonjour Docteur, j’ai besoin de votre œil clinique et diagnostique. J’ai un crush sur mon co-interne. Je pense que lui aussi, il m’appelle souvent "ma petite" ou plus affectueusement "ma grosse". Je suis un peu perdue car il n’assume pas toujours ses sentiments. Par exemple, hier, il ne m’a pas parlé de la journée sauf en salle de garde quand il m’a crié dessus "À POIL, À POIL" quand j’ai fait exprès de décrocher le téléphone d’astreinte devant l’économe. N’est-ce pas une preuve d’intérêt, et peut-être d’amour ? »
J., interne, Strasbourg
Le diagnostic
Chère J., ce n’est pas de l’amour, c’est juste un interne d’ortho !
Le traitement
Une bassine de punch et un déguisement raccord au thème du prochain tonus "Cuir et Moustache" saura faire céder le plus rétif des chirurgiens, au moins pour une nuit !
« Le doute m’habite »
Les symptômes
« Cher Dr Love, c’est un confrère préoccupé qui vous adresse ce courrier. Je suis urologue. Je me suis rendu compte, à l’aube de mes 40 ans, que j’avais vu plus de kilomètres de pénis que les plus dévouées tapineuses de la rocade. Je passe mes journées à introduire mon index dans des anus d’homme. J’en viens à me poser des questions sur ma sexualité. Je me considère plutôt comme hétéro, mais parfois j’ai l’impression de ne plus savoir à quoi ressemble un vagin. Est-ce grave ? »
Dr F., des Cliniques nancéennes
Le diagnostic
Rien de grave cher confrère ! Soit votre éloignement des vagins traduit un changement d’orientation sexuelle tardive, soit vous êtes victime d’un « burnes out ».
Le traitement
Le Dr Love vous enjoint de décrocher un peu du travail et de retrouver du temps libre pour les sorties et les rencontres. Tout stimulant sexuel sera le bienvenu pour réveiller le bestiau. Quant au sexe des bénéficiaires, est-ce si important ?
*OKLM = o kalm = au calme ; ça va passer crème = ça va passer tout seul, facile, etc.