"Une forme grave et nécrosante du mpox (pourrait) s'apparenter à une maladie caractéristique du sida", résument les auteurs de cette étude parue dans le Lancet.
L'épidémie de variole du singe, qui s'est étendue dans le monde en 2022 avant de largement se résorber, a principalement frappé des hommes ayant des relations homosexuelles.
Or, c'est une population où l'on trouve une proportion plus importante de personnes infectées au VIH, le virus qui au stade le plus avancé déclenche le sida en affectant l'immunité du patient et en le rendant vulnérable à une série de maladies.
Dans ce contexte, des chercheurs se sont intéressés aux risques particuliers posés par la variole du singe chez des patients déjà infectés par le VIH.
Les auteurs de l'étude ont, ainsi, étudié le cas de près de 400 patients à la fois infectés par le VIH et le mpox.
Ces morts représentent à elles seules une part élevée de la centaine de décès enregistrés dans le cadre de l'épidémie
Ils ont, dans leur cas, identifié une forme très grave de la maladie, qu'ils ont qualifiée de "mpox fulminant".
Cette forme, qui se concentre sur les patients où l'infection au VIH est à un stade avancé, se traduit par des nécroses massives de la peau, des parties génitales, voire des poumons.
Elle a causé le décès de 27 patients. Tous avait dépassé le seuil généralement retenu pour parler de sida : moins de 200 lymphocytes T CD4 par mm3 de sang.
Ces morts représentent à elles seules une part élevée de la centaine de décès enregistrés dans le cadre de l'épidémie, sur plusieurs dizaines de milliers de cas.
Pour les chercheurs, ces conclusions devraient pousser les autorités sanitaires à chercher en priorité à vacciner contre le mpox les personnes atteintes du VIH.
Ils appellent aussi à ajouter cette forme grave de mpox à la liste des maladies caractéristiques du sida. Celle-ci comprend une quinzaine de pathologies qui sont jugées spécifiquement dangereuses en cas d'infection avancée au VIH.
Avec AFP