La prévention médicale, une affaire de riches pour 7 Français sur 10

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68 % des Français estiment que la prévention en santé est réservée aux plus favorisés, selon une étude OpinionWay pour la plateforme deuxiemeavis.fr

La prévention médicale, une affaire de riches pour 7 Français sur 10

© Midjourney x What's up Doc

 

Réalisée fin août 2025 auprès de 1 008 personnes, cette enquête met en lumière une fracture sociale dans l’accès à la prévention, pourtant considérée par 62 % des sondés comme essentielle dans un contexte de pénurie médicale.

Ainsi, si la majorité reconnaît l’importance de prévenir plutôt que guérir, 30 % des Français interrogés disent encore avoir du mal à passer à l’acte.

Les freins sont multiples : 41 % des personnes en bonne santé ne se sentent pas concernées, 32 % préfèrent ne pas anticiper d’éventuels problèmes, et 26 % jugent les messages de prévention trop anxiogènes.

« Il y a un décalage entre prise de conscience et passage à l’action », Ronan Chastellier, présenté comme sociologue et invité à commenter les résultats. « Si la prévention bénéficie d’une adhésion de principe, elle souffre d’une "barrière invisible à l’entrée", d’un déficit d’accessibilité, d’équité et d’accompagnement pratique ».  

Prévenir souvent trop tard

Selon le sondage, la prévention reste majoritairement réactive : 61 % des sondés ne consultent qu’à l’apparition de symptômes, et 60 % après des résultats d’analyse inquiétants. 

Les gestes de prévention varient également selon les âges. La consultation une fois par an est bien intégrée comme rituelle (77% des sondés, et même 88% des plus de 65 ans) ; mais d’autres gestes restent moins systématiques, comme les bilans sanguins, réalisés régulièrement par 60% des sondés, mais seulement 34% des 18-24 ans. 

La fracture sociale de la prévention

Pour 68 % des sondés — et même 75 % des 35-49 ans —, la prévention reste un « privilège » des plus favorisés, c’est-à-dire les mieux informés, ceux qui bénéficient d’un meilleur accès aux soins et d’un budget santé plus important

« Cela met en évidence un déficit d’équité dans les politiques de prévention, qui profitent surtout aux catégories sociales les mieux dotées », souligne Ronan Chastellier.

La présidente de deuxiemeavis.fr, Pauline d’Orgeval, y voit aussi l’effet des offres payantes : « Ce sentiment que la prévention est réservée à une élite est renforcé par l’apparition d’applications coûteuses ». 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/un-francais-sur-trois-na-pas-les-moyens-detre-en-bonne-sante-des-chiffres-alarmants

Dans ce contexte, la plateforme deuxiemeavis.fr met en avant son futur « bilan de santé digital », une solution présentée comme une manière de passer à une « logique proactive » en matière de prévention, mais encore peu connue (17% des sondés). 

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