La permanence des soins mérite meilleur salaire pour les jeunes médecins

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Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) vient de publier son enquête sur la permanence des soins. Globalement les médecins semblent satisfaits, mais les jeunes médecins la trouvent mal payée et sont mal informés. 

La permanence des soins mérite meilleur salaire pour les jeunes médecins

Le Conseil national de l’ordre des médecins surveille la permanence des soins (PDS) comme le lait sur le feu. Et, comme chaque année, il commande une étude sur ce mode d’exercice. Cette année, c’est l’institut de sondage Elabe qui s’y est collé. Il vient de publier une étude à la fois qualitative et quantitative, auprès de 4973 médecins. Ils ont eu à répondre à un questionnaire de 15 minutes complété par 10 entretiens individuels.

Raisons financières

Si le jugement sur la PDS est globalement positif (68% des répondants pensent que cela fonctionne bien), 56% d’entre eux pensent qu' « il y a de moins en moins de médecins qui participent à la permanence des soins ». Pour les motiver à prendre du service, ELABE a testé plusieurs hypothèses. Et les réponses sont très différenciées selon les générations interrogées. Pour l’ensemble des médecins, la motivation principale (43%) est « le devoir, une mission de service public », puis vient la « solidarité avec les autres médecins du secteur » (26 %), et enfin « les raisons financières » (26 %). Mais pour les moins de 40 ans, les raisons financières arrivent à égalité avec la mission de service public. 

Vie de famille

Aussi, parmi les freins à l’engagement, les résultats sont différents en fonction de l’âge des médecins. Pour la totalité des médecins, c’est l’emploi du temps surchargé qui est un frein à l’engagement dans la PDS (44 %), et pour 20% d’entre eux, la difficulté de concilier PDS et vie de famille. Mais la vie de famille est un frein pour 84 % des médecins de moins de 40 ans, mais aussi par les médecins femmes et les remplaçants.

Pour le développement de la PDS les solutions envisagées, en fonction des générations, ne sont pas non plus identiques. Les campagnes de communication, par exemple, sont plébiscitées par le 30-40 ans et les moins de 30 ans (entre 86 et 82 %) contre 75 % pour l’ensemble des médecins. 

Jeunes médecins mal informés

Et pour cause : les jeunes médecins sont 55% à se sentir mal informés sur la PDS contre 28 % pour la totalité des médecins. En revanche 81 % des médecins entre 60 et 70 ans se sentent bien informés. Pour les moins de 30 ans, l’information sur la PDS est effectuée via les collègues (70 %), contre 42 % pour l’ensemble des médecins. Aussi pour la totalité des médecins, la sensibilisation des médecins à la PDS doit passer par la formation (56 %).

Pour la grande majorité des médecins, les conditions de travail idéales sont les suivantes : gardes postées (75 %), en maison médicale de garde (65 %), à proximité des urgences hospitalières. 

La sécurité reste un sujet préoccupant pour un tiers des médecins effectuant des gardes. « Sur les 5 dernières années, le taux de victimation a augmenté, de 0,40 % à 0,52 %. 1 035 incidents déclarés en 2017, notamment chez les médecins généralistes et en milieu urbain en centre-ville. Les femmes sont sur-représentées parmi les victimes », note Elabe. 43 % des femmes ressentent une certaine insécurité, contre 28 % des hommes. 

Défiscalisation

Alors comment améliorer demain la permanence des soins et attirer de nouveaux médecins ? La défiscalisation des revenus tirés de la PDS est une mesure souhaitée par 75% des répondants, au même titre qu’une campagne de communication vers les patients, ou que l’installation de maisons médicales de garde à proximité des urgences (74 %). L’augmentation de la rémunération des gardes est également voulue par 72 % des sondés, mais aussi la suppression des gardes en nuit profonde (65 %). En revanche, l’obligation à la participation à la PDS est rejetée par 64 % des sondés. La coercition, le vrai repoussoir à l’engagement des médecins. 

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