Julie, chef de clinique en chirurgie viscérale

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32 ans, chef de clinique en chirurgie viscérale, hôpital Henri-Mondor, Créteil

Julie, chef de clinique en chirurgie viscérale

Quel est ton premier souvenir d’interne ?

Dure expérience ! J’ai quitté ma Normandie natale pour la Capitale. Changement radical de ville, de repères, ta famille et tes amis ne sont plus à tes côtés, tu habites à 45 minutes de ton lieu de travail ; tu prends le périph’ le matin : il fait nuit, tu rentres le soir : il fait nuit... J’étais à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart, et ça a été dur de passer d’un statut d’externe où tu n’as aucune responsabilité à un poste où tu dois tout gérer en même temps : les patients du service, les blocs, les gardes et sans repos compensateur... C’était un premier semestre éprouvant, mais j’étais contente quand même, grâce à une très bonne entente entre co-internes. On s’est beaucoup soutenu les uns les autres.

Ton premier souvenir de garde ?

On faisait des gardes de chirurgie générale donc viscérale et orthopédie. On nous appelait aux urgences pour des avis en tout genre. Les orthopédistes d’astreinte n’étaient pas très « dispo », et au final, tu te débrouilles ! Par contre, j’avais déjà appris quand j’étais externe à dormir quand je pouvais, à me recoucher entre deux patients et à ne pas avoir peur de ne pas entendre le téléphone sonner.

Qu’est-ce que tu as préféré pendant ton internat ?

D’être en permanence sollicitée pour tout, autant dans le travail que dans la vie privée. De ne jamais avoir de temps mort. J’avais toujours quelque chose à faire, autant à l’hôpital qu’en dehors : un DU, partir en week-end à droite à gauche, une sortie, un resto. Cette vie très remplie d’interne!

Qu’est-ce qui t’a choquée ?

Le caractère lunatique de certains de mes supérieurs ! C’était extrêmement pénible d’être un jour attaquée gratuitement et le lendemain adorée.

Une autre chose : on ne te dit jamais ou rarement merci pendant l’internat, alors que tu t’arraches pour tes patients, et que tu essaies de bien faire ton job. Il y a des moments difficiles parce que la fatigue aidant, tu deviens à fleur de peau, et la moindre réflexion désagréable ne passe plus...

Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Changer de ville ! Essayer de continuer à travailler à l’hôpital si on me le permet, et si ça continue toujours à me plaire. Et puis préserver du temps pour faire autre chose que mon job bien sûr ! Tout ceci est un équilibre...

Quel est ton message pour les jeunes internes ?

Un message de « vieille » ! Travailler dur pendant l’internat parce qu’on ne peut pas se permettre d’être médiocre. C’est un conseil que je continuerai de donner à mes externes. 

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