En Martinique, la situation épidémique s’aggrave et les tensions s’accumulent. Au lendemain de la mise en place d’un nouveau couvre-feu, un vaccinodrome a été incendié par des manifestants…
C’est dans la soirée du samedi 31 juillet que les faits se sont produits. Deux heures après l’entrée en vigueur du couvre-feu, une centaine de manifestants ont décidé de le braver pour contester sa mise en place.
L’ambiance de carnaval observé au début de ce mouvement de foule a pourtant rapidement laissé place aux affrontements. Alors que les manifestants se rendaient dans le centre-ville de Fort-de-France, les forces de l’ordre ont tenté de faire barrage en usant de gaz lacrymogènes.
Une action policière qui a été suivie de l’ire d’une partie des manifestants. Brasiers allumés, ils ont enflammé pneus, palettes, poubelles et voitures avant de s’en prendre également au centre vaccinal Sainte-Thérèse géré par l’ARS. Une pharmacie a également été prise pour cible.
Des événements qui ont poussé le préfet de Martinique à s’exprimer. Dans un communiqué de presse, Stanislas Cazelles a qualifié ces violences d’ « inadmissibles alors même que le territoire est durement éprouvé par une crise sanitaire sans précédent ». « Des enquêtes seront diligentées pour en sanctionner les auteurs. Trois casseurs présumés ont d'orès et déjà été interpellés », a-t-il ajouté.
En état d’urgence sanitaire depuis le 13 juillet, l’île fait face actuellement au taux d’incidence le plus élevé de France. En tout, 1 040 cas positifs pour 100 000 habitants sont à déplorer. Un emballement qui a poussé les autorités à annoncer la mise en place d’un couvre-feu pendant au moins trois semaines.
Un pharmacien malmené à Montpellier Il n’y a pas qu’en Martinique que ça sent le roussi. En métropole, aussi. Dans la journée de samedi, un pharmacien qui réalisait des tests de dépistage dans la rue a été pris à partie lors d’une manifestation anti-pass sanitaire. « Assassin », « collabo », lui a-t-on lancé. La tente dans laquelle il était installé, quant à elle, a été taguée d’un message évocateur. « État mafia », peut-on y lire dans une vidéo partagée par Midi Libre. Pris pour cible, la structure provisoire a fini par être repliée au milieu des huées. « Ce pharmacien, chaque matin depuis 1 an et demi, se lève malgré la fatigue pour protéger et soigner vos parents, vos proches, vos voisins. Et même vous, qui l'insultez toute honte bue, s'il le fallait un jour », a réagi Olivier Véran. |