Hôpitaux : les internes en 1ère ligne

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Agressions à Marseille

Hôpitaux : les internes en 1ère ligne

La semaine dernière, à Marseille, deux internes ont été victimes d’une agression à l’hôpital de la Timone. En cause : une porte d’entrée cassée. De quoi s’interroger sur la sécurité des internes au sein de leur lieu de travail.

Quid de la sécurité des internes ? La semaine dernière, une étudiante en 9ème année de médecine, a été victime d’une violente agression à caractère sexuel dans l’internat de l’hôpital de la Timone (Marseille) où elle travaille et réside. « La victime souffre, en plus du traumatisme psychique, de multiples plaies de la face, fractures des os du crâne et d’une hémorragie intracrânienne », précise le communiqué de presse du Syndicat Autonomes des Internes des Hôpitaux de Marseille (SAIHM). Quelques minutes avant cette attaque, l’agresseur avait tenté de s'en prendre à une autre interne qui a réussi à lui échapper.

La porte d'entrée de l’internat, par laquelle est entré l’homme, était cassée depuis plus de six mois. Le SAIHM avait signalé à plusieurs reprises des dysfonctionnements graves dans la sécurité de l’établissement. Mais les travaux demandés n’ont jamais été réalisés pour raisons budgétaires. Cet incident interroge sur la sécurité des internes à l’hôpital.

Une France à deux vitesses

« Nous sommes particulièrement touchés par cette agression qui est malheureusement symptomatique d’une réalité de terrain qui se retrouve un peu partout en France », commente Olivier le Pennetier, président de l’ISNI. « Les conditions d’accueil, d’intégration et d’hébergement se sont dégradées aux cours des dix dernières années », rappelle-t-il.

Et les menaces sont multiples. Selon Olivier Le Pennetier, plusieurs internats seraient même amiantés. En cause : les différentes coupes budgétaires, laissant les syndicats locaux seuls face aux dysfonctionnements. « Les CHU qui sont bénéficiaires peuvent réinvestir dans la logistique. Les établissements déficitaires, comme par exemple l’AP-HM, n’en ont pas les moyens », explique le président de l’ISNI.

De leurs côtés, le directeur Général de l’AP-HM, le président de la Commission Médicale d’Etablissement de l’AP-HM, le doyen de la faculté de médecine, le président d’Aix-Marseille Université et l’ensemble de la communauté hospitalière et universitaire condamnent « avec la plus grande fermeté ces actes odieux ».

« Les internes sont indignés »

Même son de cloche de la part des directions d'hôpitaux. Souvent prises à partie par les jeunes médecins, elle se défendent de jouer la politique de l'autruche. « La FHF condamne tous les actes d’agression, physiques et verbales en direction des professionnels de santé », témoigne David Gruson, délégué général de la FHF. « Il est nécessaire d’avoir des actions fortes de sécurisation auprès des établissements. » Le délégué général rappelle que la FHF a mis en place, l’année dernière, un fond sur la sécurisation des établissements hospitaliers. « Nous demandons la consolidation des actions engagées par le ministère de la Santé », ajoute-t-il.

Quant à l’AP-HM, elle s’est engagée à réparer la porte, mettre en poste un vigile en permanence, renforcer la sécurité au niveau du mur qui donne sur la rue et remettre les caméras de surveillance en route. « Nous avons demandé à Agnès Buzyn de débloquer rapidement une enveloppe budgétaire», précise Olivier Le Pennetier.

Pour rappel, l’Observatoire national des violences en milieu de santé recensait, en 2014, 14 500 actes de violences auprès de 337 établissement sanitaires et médico-sociaux. La moitié des attaques contre les professionnels de santé étaient physiques et près d’un tiers étaient des insultes. « Les internes sont très remontés et indignés. Certains nous incitent à organiser une grève générale », affirme Olivier Le Pennetier. « Ils ne se sentent pas en sécurité. », conclut le président de l'ISNI.  

Source:

Im`ene Hamchiche

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