
Le compte n'y est pas encore. « Les enquêtes conduites auprès des établissements montrent clairement qu'il manque à ce stade entre 500 millions et 700 millions d'euros pour financer le Ségur » dans le budget de la Sécurité sociale pour 2021, a déclaré M. Valletoux, en ouverture du salon annuel de la FHF.
Négocié en pleine épidémie de Covid-19, le « Ségur de la santé » s'est traduit par une augmentation générale de salaires et des revalorisations ciblées pour près de 2 millions de personnels des hôpitaux et maisons de retraite, publics et privés, pour un total de 10 milliards d'euros par an.
« Si rien n'est fait, ce sous-financement va s'accroître d'année en année » et « le risque est grand alors que les déficits se creusent, étouffant paradoxalement les établissements publics », a-t-il ajouté.
Pour éviter cet écueil, il a souhaité que le prochain quinquennat donne lieu à « deux lois de programmation, l'une pour la santé, l'autre pour l'autonomie », afin de définir « un taux d'évolution minimal des financements des hôpitaux publics ».
La première devrait notamment permettre de pourvoir 25.000 postes vacants de paramédicaux, en mettant « les bouchées doubles » sur la formation : « d'ici à 2025 », M. Valletoux souhaite ouvrir 25% de places supplémentaires en écoles d'infirmières et près de 50% pour les aides-soignantes.
La seconde fixerait pour objectif « de recruter 100.000 professionnels d'ici cinq ans » dans le secteur du grand âge, ce qui « représente 4,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires ».
Des propositions destinées à animer la campagne présidentielle, alors qu' « à six mois de l'élection, on ne voit clairement aucune vision, aucun grand récit pour le système de santé », a-t-il observé. La FHF entend néanmoins inviter tous les candidats à un débat sur le sujet le 17 mars 2022, « date anniversaire du premier confinement ».
Avec AFP