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Pologne, Corée du Sud… Dans pas mal de coins du monde, les médecins ont manifesté leur mécontentement ces dernières semaines. Des mouvements qui semblent se rapprocher de la France.
Une grève de la faim. C’est le moyen que les jeunes médecins polonais avaient trouvé, début octobre, pour se faire entendre de leur gouvernement. Ils demandaient une augmentation du budget consacré à la santé, des hausses de salaires, et une amélioration de leurs conditions de travail. Dans divers hôpitaux du pays, ils se relayaient pour jeûner, ne s’arrêtant que quand leurs confrères jugeaient que leur santé était en danger.
Il faut dire que la vie est loin d’être facile pour ces jeunes praticiens. D’après la BBC, ils peuvent espérer gagner 1 833 zlotys par mois (environ 430 euros) après sept ans d’études, et enchaînent régulièrement les semaines de 80 heures. Le gouvernement a proposé de faire passer les dépenses de santé à 6 % du PIB (contre 4,4 actuellement), mais ce n’est pas suffisant pour les jeunes médecins, qui ont cessé leur grève de la faim fin octobre mais continueront la lutte par d’autres moyens.
Jaroslaw Bilinski, vice-président de l’une des organisations de jeunes médecins impliquées, a notamment déclaré lors d’une conférence de presse la semaine dernière qu’ils allaient cesser de travailler sur deux postes à la fois, pratique répandue d’après Radio Poland. « Nous ne travaillerons plus durant un nombre d’heures exorbitant, a-t-il annoncé, et nous ne boucherons plus les trous du système. »
Les Sud-Coréens aux aguets
Changeons de continent, changeons d’ambiance. Beaucoup plus à l’est, ce sont les médecins sud-coréens qui sont en rogne contre leur tutelle. Le nouveau président du pays, Moon Jae-in, a en effet promis d’obliger les assurances santé à couvrir un panier de soins plus important. L’Association des médecins coréens, principal syndicat du pays, craint que cette réforme baptisée « Moon Jae-in Care » ne fasse baisser les tarifs des praticiens sous la pression des assureurs, indique le Korea Times. Une manifestation de grande ampleur est prévue pour ce mois-ci.
Et encore plus à l’est, en territoire français cette fois-ci, ce sont les médecins hospitaliers polynésiens qui sont en grève. Le site Tahiti Infos annonce qu’ils ont hier reconduit une grève entamée en début de semaine pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail. La fièvre gagnera-t-elle la métropole ? Rien n’est moins sûr : on ne peut pas dire que la grève nationale des fonctionnaires du 10 octobre dernier, que les syndicats de PH avaient choisi de suivre, ait marqué les esprits dans la profession.
Source:
Adrien Renaud