Le 28 mai, le personnel des urgences était en grève. Enfin, pour beaucoup, ils étaient déjà en grève. Mais pas vraiment. Alors que là, oui, vraiment. Enfin, c’est compliqué… Depuis le mois de mars, et à l’initiative du personnel de Saint-Antoine (AP-HP), le personnel non médical d’une soixantaine de services d’urgences en France (dont tous les services de l’AP-HP) est en grève, médical style : il continue quand même à travailler.
Samu-Urgences de France avait appelé à une mobilisation plus visible le 28 mai, à midi. Les grévistes étaient invités à prendre cinq franches minutes, et sortir afficher leur ras-le-bol devant leurs services respectifs (et à prendre une petite photo pour marquer le coup). Si les personnels ont joué le jeu un peu partout en France – parfois accompagnés des médecins –, la tentative ne semble pas avoir défrayé la chronique...
#soutienalagrevedesurgences
Les 5 minutes de debraillage de #mulhouse pic.twitter.com/9mO18Kxq4O— Urgencesmulhouse (@urgencesghr) 28 mai 2019
Action de débrayage ce midi dans tous les services d'#urgences de #France !#soutienalagrevedesurgences #nosviesdabord
Ici plusieurs SAU de l'@APHP : Bicetre (avec le Maire), HEGP, Lariboisiere et Saint-Antoine pic.twitter.com/zdDQPesHPz— L'Inter-Urgences (@InterUrg) 28 mai 2019
J42 #grève Débrayage réussi. Les médicaux se joignent à nous pour cette action, l'union fait la force. #soutienalagrevedesurgences #nosviesdabord #urgences @agnesbuzyn @franceinfo @20Minutes @DrSabrinaaurora @jeanmgodard @SUdF_Officiel @France3tv @InterUrg pic.twitter.com/D5I1xKVUWx
— Urgences pédiatriques Trousseau en grève (@urgencestrs) 28 mai 2019
Aux urgences du Chu Pellegrin à #Bordeaux, 5 minutes symboliques de débrayage contre le manque de moyens "les urgences sont à un point de rupture jamais atteint" "Bordeaux gagne tjs + de population, mais les effectifs n'ont pas évolués en 10 ans" #santepublique pic.twitter.com/qYmaxEswHj
— France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) 28 mai 2019
Nous avons répondu à l’appel du @SUdF_Officiel et arrêté symboliquement le travail ce midi, pendant 5 minutes. Cette action a permis de lancer la campagne d’information du grand public et alerter les autorités d’une situation difficile aux urgences. pic.twitter.com/viyjb19if5
— SAMU 79 (@SAMU7912) 28 mai 2019
Mais à part sur Twitter, la visibilité est restée limitée, tout de même. Les grands médias n’en ont pas fait leurs unes, et les revendications sont passées un peu inaperçues. Les grévistes demandaient toujours plus de moyens matériels, un gel des fermetures de lits, plus de sécurité dans les services et une prime pour la pénibilité du travail.
En visite en Corse, Agnès Buzyn n’a pas semblé plus émue que cela par la démonstration. Elle table sur le long terme, et ne semble pas vouloir céder dans l’urgence. « Il y a plusieurs pistes aujourd’hui à explorer pour améliorer la situation des urgences », a-t-elle notamment déclaré, parlant de formation, de réorganisation, de permanence des soins en ville… « Tout cela aujourd’hui est en train de se monter dans beaucoup de sites et permet de faciliter le travail des urgentistes », a-t-elle notamment ajouté. Ça ne sent pas la réactivité extrême au ministère de la Santé. Pour répondre au malaise des personnels des urgences, il n’y a pas de « solution miracle » pour Agnès Buzyn.
Retrouvez la Consult' de Patrick Pelloux (23 mai)